Il est curieux que Ceux qui ont longuement critiqué l'intervention dans d'autres pays ne parlent pas de l'intervention militaire russe en Syrie pour réprimer la révolte populaire.
Le Figaro parle de forces russes qui sont déployées partout des les villes syriennes.
Pas du tout : l'article ne mentionne qu'une livraison d'armes russes, ce qui atteste déjà d'un soutien fort.
Les seuls étrangers évoqués (par des rebelles) dans le conflit civil syrien sont des Libanais du Hezbollah et des Iraniens (aux côtés des troupes gouvernementales). Le Hezbollah et l'Iran démentent d'ailleurs.
Du reste, les deux camps syriens utiliseraient et tentent d'utiliser toute participation étrangère comme preuve de trahison ennemie, tout simplement parce que toute guerre civile baigne dans un patriotisme qui confine au racisme et à la xénophobie.
Ainsi gouvernement et rebelles s'accusent-ils mutuellement de connivences étrangères (occidentaux, israéliens, iraniens, Hezbollah) pour discréditer leurs adversaires.
Bon, au moins, personne n'a encore brandi l'argument mensonger du "pétrole syrien". Après le "pétrole kosovar" et le "pétrole afghan", c'est déjà ça d'intelligence sauvegardée.
La Russie fournit les armes et maintenant les experts militaires sur le terrain, d'ailleurs après la visite de Lavrov et le responsable des renseignements russes l'attaque contre les villes et les massacres ont augmenté.
Pour les iraniens c'est déjà connu, les manifestants ont capturés plusieurs snipers iraniens.
Syrie : les raisons du soutien russe et chinois à Bachar Al-Assad
En Syrie, les violences se poursuivent et la situation semble sans issue. La répression de la révolte a fait, depuis la mi-mars, plus de 6 000 morts dans le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La communauté internationale a vivement réagi après le veto russe et chinois. Voici quatre raisons au refus de ces deux pays de condamner le régime de Bachar Al-Assad :
1/ Parce que la Russie a des intérêts en Syrie
La Russie est un allié stratégique de la Syrie. Moscou a aidé Damas dans son processus de libéralisation économique, souligne Le Parisien. Les investissements russes en Syrie sont importants, notamment dans le domaine énergétique. D'autre part, les Russes disposent, depuis 1971, d'une position militaire dans le port de Tartous, à l'ouest du pays. Il s'agit pour les Russes de leur unique accès direct à la Méditerranée, et c'est là un motif d'intervention supplémentaire de leur diplomatie sur les "dossiers chauds" de la région (Israël, Palestine, Iran, Liban). Car Moscou souhaite faire de ce port une base navale, destinée à accueillir des navires lourds, comme des frégates, des croiseurs et des porte-avions, rapporte RFI.
Autre donnée, économique cette fois-ci : la totalité des contrats de la Syrie avec l'industrie d'armement russe dépasserait les quatre milliards d'euros, explique Le Parisien. Avions, missiles, systèmes de défense aérienne... la Russie réalise 7% de ses ventes d'armement grâce aux Syriens. Et, au-delà de l'aspect économique, "l’enjeu, c’est (...) de montrer que Moscou est un fournisseur fiable, qui respecte sa parole", analyse Fabrice Balanche, géographe, spécialiste de la Syrie, interrogé par Europe1.fr.
2/ Parce que la Chine et la Russie sont alliés
Entre la Chine et la Russie, au conseil de sécurité de l'ONU, c'est du donnant-donnant."La Chine défend toujours les intérêts stratégiques de son partenaire en échange de son soutien lorsque les intérêts chinois sont menacés", précise Europe1.fr. Et les deux pays sont des alliés stratégiques. En 2001, ils ont signé un "accord de bon voisinage, d'amitié et de coopération". En 2011, un accord sur la coopération gazière entre les Russes et les Chinois vient enrichir le partenariat stratégique.
3/ Parce que la Chine et la Russie craignent un soulèvement... chez elles
La Chine et la Russie partagent la même méfiance vis-à-vis du printemps arabe, note l'Express.fr. Ces mouvements de contestation populaire, qui réclament davantage de démocratie, pourraient inspirer les anti-Poutine et ceux qui contestent le régime de Pékin. La Russie connaît une vague de contestation sans précédent depuis les législatives de décembre. Et même si cette fronde semble se tasser, elle nuit à l'image du Premier ministre candidat à la présidence, Vladimir Poutine. En Chine, l'année 2011 a été marquée par des conflits et des mouvements sociaux. Et au Tibet, immolations et affrontements entre manifestants et autorités chinoises se multiplient depuis le début de l'année.
4/ Parce que Pékin refuse tout droit d'ingérence
"Les Chinois, qui n'avaient pas mis leur veto à la résolution sur la Libye en mars 2011, ont eu le sentiment de s'être fait rouler. Ils pensaient avoir donné leur accord pour la paix, pas pour enclencher une guerre", explique Jean-Luc Domenach, sinologue, à Libération. La Chine rejette toute intervention étrangère et s'oppose au droit d'ingérence. "Parce que, eux-mêmes, peuvent avoir des soucis avec les Tibétains ou les Ouïghours, estime le sinologue Fabrice Bablanche, sur Ouest-France.fr. Donc, il n’est pas question de tendre le bâton pour se faire battre."