Cela fait un certain temps que je m’intéresse à la théorie de l'évolution (de Darwin aux plus récentes) à la manière d'un curieux autodidacte.
Mes recherches m’ont poussé à analyser cette théorie au regard des critères de réfutabilités de Karl Popper, chose qui me permet aujourd'hui d'affirmer que celle-ci ne peut être qualifier de théorie scientifique mais plutôt d' affirmation métaphysique donc NON SCIENTIFIQUE
J'ai donc décidé d'expliquer tous cela par une petite vidéo pour laquelle je laisse un lien en espérant qu'un maximum d’individus prendront le temps (pas si long) d'observé mes arguments pour en débattre dans le respect de chacun sur les quelques forums où je me trouve
Je comprends la démarche et veux bien m'y prêter avec vous.
Je vous adresse trois remarques.
1. Le terrain de votre critique est inapproprié.
Votre critique reste sémantique. Votre choix de définition peut être discuté. A l'instar des philosophes, vous dissertez sur la logique des mots alors que le langage n'a pas de logique propre, mais seulement affective (poésie) ou rhétorique (lexique, enchaînements).
Pour comprendre cette première remarque, je vous renvoie au texte de Platon où Socrate disserte sur le Non-Être. Il démontre brillamment que le Non-Être n'existe pas, puis qu'il existe. Je pense que la conclusion de ces démonstrations est que la logique verbale conduit à tout ce qu'on veut. La légende d'Esope moque d'ailleurs ces contradictions langagières et Saint-Exupéry rappelle dans (que je vous recommande le plus vivement au regard de vos prétentions pédagogiques et spirituelles, et qui accompagne et dépasse n'importe quel Coran) qu'en langage importe seule l'habilité de l'avocat.
En ce qu'elle est sémantique, langagière, rhétorique, votre critique ne peut devenir une invalidation scientifique, qu'elle que soit l'hypothèse scientifique attaquée. Un scientifique ne saura pas forcément comment invalider votre démonstration sémantique (personnellement, je ciblerais votre choix de définition ou vos indécisions sur l'adjectif "aléatoire"), mais ses hypothèses scientifiques ne sauraient être invalidées par d'habiles chaînes de mots, en ce qu'ils restent mots.
Je me tiens d'ailleurs à votre disposition si vous souhaitez philosopher sur l'aléatoire, quoique ça reste vain pour réfuter la théorie de l'évolution.
Il vous faut donc critiquer les hypothèses et théories scientifiques avec des arguments scientifiques, qui se passent de dictionnaires mais nécessitent, dans votre entreprise, quelques éprouvettes et de nombreuses lectures scientifiques.
Ce qui m'amène à la seconde remarque.
2. Votre faiblesse pour critiquer cette théorie n'est pas ce que vous savez (ou ce qu'on croit savoir, c'est-à-dire en pédagogie les obstacles, ensembles de connaissances inexactes qui nous empêchent de progresser) mais ce que vous ignorez.
Pour réfuter cette théorie scientifique, vous devez d'une part vous appuyer sur un ouvrage, celui de Darwin (), d'autre part sur n'importe quel ouvrage relativement récent sur la genèse de cette théorie de l'évolution.
Si vous ignorez l'un ou l'autre de ces sources, vous ne pouvez entreprendre de critiquer scientifiquement et rationnellement cette théorie. (D'ailleurs, même un ignorant pourrait rhétoriquement vous rétorquez que vous n'y connaîtriez rien, et le contenu de votre critique me laisse penser que c'est le cas. Non ?)
D'ailleurs, nous ne savons rien de vos connaissances sur le monde vivant : à votre avis, évolue-t-il ou non ?
3. La troisième remarque est personnelle et religieuse, mais aussi perfide car elle accompagne une sincère déception spirituelle.
J'avais le plaisir de lire encore au début des années 1990 que si d'éminents songe-creux catholiques ou protestants s'insurgeaient contre la théorie de l'évolution en ce qu'elle contredisait leurs références bibliques, les grands penseurs juifs et musulmans appréhendaient lesdites références avec plus de hauteur au titre de paraboles et acceptaient l'évolution et sa théorie. (Certains intégristes sunnites avançaient d'ailleurs fièrement quelques lignes coraniques constatant l'évolution des organismes vivants.)
Je n'ai croisé, sur Internet puis dans la rue, de musulmans anti-évolutionistes qu'au milieu des années 1990, dans le sillage des mouvances extrémistes sunnites devenues à la mode (wahhabisme, salafisme...). Or ces mouvances produisent des idées aussi médiocres que leurs accomplissements quotidiens et humains (sauf pour leurs concepteurs, et encore). Votre aspect (vestimentaire et pileux), qui certes ne regarde que vous, aurait d'ailleurs été considéré comme bien exotique au coeur historique du monde arabe, sunnite et bédouin, où j'ai vécu (Abou Dabi) tout comme au Maghreb jusque dans les années 1980.
Tout ça pour déplorer que les porte-paroles de l'islam sont devenus aussi piteux que les plus minables des porte-paroles chrétiens et ajouter que de jeunes religieux comme vous devraient plutôt marier l'intelligence de vos prédécesseurs aux connaissances modernes que colporter de fausses traditions inventées qui ne hissent ni la sagesse, ni la foi.
Cela dit, j'apprécie votre démarche intellectuelle et votre recherche de contradiction. Je crois qu'une fois débarrassé des excentricités wahhabisantes confinant à la contre-culture (à l'instar des communistes, des punks ou du hip-hop, il s'agit toujours d'épater avec des aspects et des idées insolites), le sunnisme arabe pourra de nouveau briller et accompagner aimablement les progrès de l'humanité.