Chacun a son petit tabouret ... le votre a combien de pieds ?
Une impératrice qui tient la chandelle et sourit bêtement, ça ne plaide pas en faveur de vos nouvelles amours politiques. Convertie fraîchement au royalisme, parce que ça fait mode sur Fopo, faites gaffe de ne pas finir en femme à Oustache.
Blabla ...... combien de pieds à votre tabouret était ma question
Les recherches historiques sur la Yougoslavie royale puis communiste de 1919 à 1991 étant peu développées en France, c'est aux historiens anglo-saxons qu'il faut s'adresser pour savoir si Alojzije Stepinac a soutenu l'Etat indépendant croate _ mis en place en avril 1941 par l'Axe et dirigé par Ante Pavelic _, s'il a encouragé les conversions forcées des orthodoxes et fermé les yeux sur des crimes fascistes.
Au contraire, les faits montrent que l'archevêque de Zagreb n'est pas resté passif. Dès l'adoption, en avril 1941, d'une législation anti-serbe et anti-juive, il protesta par écrit auprès du ministre de l'intérieur. Après le premier massacre collectif de Serbes, il écrivit son indignation à Pavelic (mai 1941). En novembre, la Conférence des évêques dénonça la procédure des conversions collectives.
Les démarches écrites étant sans effet _ notamment une lettre à Pavelic de juillet 1941 sur les déportations de Serbes _, l'archevêque fit connaître son hostilité à l'action du gouvernement dans des sermons, prononcés le plus souvent dans sa cathédrale, à partir de mai 1942 et ensuite à de nombreuses occasions. Des extraits de ses homélies (contre « l'ordre nouveau », les « discriminations raciales », etc.), qui ont peu d'équivalents en Europe occupée, furent repris par les partisans et diffusés par la radio de Londres. Pourquoi Mgr Stepinac n'a-t-il pas rompu avec éclat avec un régime qu'il condamnait ? A l'envoyé du gouvernement en exil, Stanislav Rapotec, l'archevêque répondit, en avril 1942, que « s'il l'avait fait, il n'aurait plus été capable d'aider qui que ce soit ». « Il connaissait les terribles représailles des oustachis. En août 1941, le chanoine Lontchar, qui expliquait aux curés l'opposition des évêques aux conversions forcées, fut condamné à mort : il fut sauvé par le représentant du Saint-Siège à Zagreb auprès de la hiérarchie catholique et non pas de Pavelic.
Ayant choisi de résister au sein des institutions, Mgr Stepinac participa jusqu'à la fin à une vie protocolaire mais en « commandeur » qui, chaque fois qu'il pouvait s'exprimer, rappelait les principes dont devaient s'inspirer des responsables se disant chrétiens. Choix délicat et risqué, propre à entretenir des ambiguïtés. Mgr Stepinac était pour un Etat croate mais pas pour un régime oustachi !
En aucun cas on ne peut s'appuyer sur sa condamnation à seize ans de travaux forcés, en octobre 1946, pour prétendre que Mgr Stepinac a collaboré avec Pavelic qui, d'ailleurs, le détestait. Ce fut un procès politique destiné à ruiner l'autorité d'un prélat qui refusait une Eglise croate indépendante de Rome proposée par Tito en juin 1945 et qui condamnait très fort l'athéisme d'Etat. L'accusation brandit un faux et écarta des témoins en mesure de prouver que le prévenu avait sauvé des milliers de vies humaines, notamment juives et serbes.
Notre ignorance de l'histoire contemporaine des Balkans est si grande, les clichés si tenaces, les passions si fortes, qu'une recherche historique collective est indispensable. Mais à la condition d'être scientifique, c'est-à-dire d'être conduite hors des pressions, de porter aussi sur l'avant-guerre ainsi que tous les acteurs, et non pas sur une seule personnalité et une seule communauté, et enfin d'accéder à toutes les archives. Sont en jeu des événements qui ont broyé des centaines de milliers d'êtres humains, l'honneur d'un homme, la vérité et la justice.