En effet, et il y en a plusieurs.
Pavelic tout d'abord, au sujet duquel vous cumulez les approximations et les impasses. Il n'a jamais été extradé par le vatican, pour la bonne et simple raison que le vatican n'a aucun moyen de créer un réseau ; c'est un noyau de deux ou trois personnes, agissant de leur propre chef, en particulier Mgr Hudal, recteur de la Santa Maria, et Draganovic, qui fournissent des papiers donnant la possibilité d'obtenir un visa de la part de la croix rouge internationale. hudal est tellement en accord avec le Vatican qu'il se fera sortir peu après la guerre. On peut difficilement parler de "via le vatican", c'est au contraire un abus de confiance de la part de ces prêtres dévoyés. mais si vous vous en tenez à cette approximation, il faudra tenir le même discours envers la Croix-Rouge (CICR) et l'accuser dans les mêmes termes, ce qui pourrait être fort drôle, au vu du papier délivré par ses soins à un certain Riccardo Klement qui n'était autre qu'Adolf Eichmann. CICR agissant dans les cas délicats la main dans la main avec l'US Army's Counter Intelligence Corps. excusez du peu. Alors bien entendu, on peut dire que le CICR a été abusé par le vatican, mais ce serait oublier que seul le premier est reconnu officiellement apte à oeuvrer par la Convention de Genève (1929) et que lui seul détient les informations relatives aux prisonniers de guerre.
Pie XII n'a jamais soutenu les oustachis, c'est inexact de prétendre cela, c'est non seulement de l'ordre du poncif, mais encore du poncif imaginaire, monté de toutes pièces après la guerre par Tito. Rome, par la voix de Mgr Stepinac, archevêque de Zagreb, écrit à Pavelic en mai 41 pour dénoncer les exactions dont sont victimes les Serbes ; La conférence épiscopale proteste de son côté contre les conversions collectives dans la foulée, et ces prises de position sans effet, Stepinac dénonce en chaire, à parti de mai 42, les crimes commis et demande aux fidèles de porter secours aux orthodoxes et aux juifs "leurs pères dans la foi". Suite à une demande de Pierre II, appuyée par Stepinac, Pie XII enverra l'abbé Marcone pour tenter de raisonner Pavelic sans effet. On ne peut que difficilement taxer cette attitude d'accord, ou de complicité", ou il vous faudra me donner votre définition de ces termes, étant postulé le fait que le Vatican n'a pas encore fabriqué de chars d'assaut, ne possède que quelques centaines d'hommes équipés de hallebardes, n'a pas vraiment de terrain d'envol pour ses nombreux bombardiers, et a le tort de se trouver légèrement enclavé dans l'Italie fasciste.
C'est une fois la guerre passée, et après que Stepinac eut refusé de Tito la proposition de créer une Eglise indépendante de Rome que le régime communiste fera courir le bruit de la complicité de l'Eglise, ce qui ne résiste à aucune analyse, mais n'empêche pas d'être toujours colporté.
Quant à Pavelic, il passe la frontière à pied déguisé en prêtre (à qui la faute) en 46 où il trouve appui dans le milieu oustachi romain, cf supra hudal et draganovic, ( et pas le vatican) qui l'aidera à fuir. Après avoir été aidé dans son pays par les Britanniques.
Des poncifs en effet donc.
Tiens, viqué au pif, comme dirait ce bon Pierre Repp.
Vous ai fait bosser un peu, ce n'est pas un mal, tant vous vous contentez souvent de trop peu. Mais la paresse, je connais aussi.
Vous pourriez me trouver une trace des virulentes protestations publiques de Stepinac à l’endroit du sympathique Pavelic en 41 ? Moi dans mes livres de comptes n’apparaissent que des regrets formulés au printemps 45 ; mieux vaut tard que jamais, vous me direz. Selon les propagandistes de la cause croate, un sermon aurait effectivement en 42 affirmé une opposition de principe de monseigneur aux exactions des oustachis. Quelle audace.
Toujours est-il qu’il fut condamné à quinze années de trou dès la fin de la guerre, sur le chef de collaboration. Il est a noter que Pie XII excommunia tous les membres du jury, tiens tiens.
J’ai assisté, de loin, au tapage médiatique entourant la procédure de béatification du cardinal Stepinac, nommé par Pie XII à ce rang, tiens tiens. J’ai lu quelques consciences, ou se déclarant comme telles, prendre fait et cause pour l’ex détenu, comme Finkielkraut, et d’autres estant à charge comme d’Ormessson.
Vous connaissez mon vif désintérêt pour toutes les formes résiduelles de bondieuseries, y compris quand elles logent dans l’Histoire, donc j’avoue ne pas avoir poussé plus loin mes investigations, mais par contre si vous avez des éléments nouveaux sur cet épineux dossier, je suis preneur.
A ce jour il appert cependant :
Que Pie XII et le Vatican ont fait œuvre d’une implication de tous les instants, pour le moins, dans le procédé de conversion des orthodoxes. Je peux vous indiquer des lectures en ce sens, si vous le souhaitez.
Que l'horreur absolue que représentaient les méthodes des oustachis étaient connue des plus hautes instances religieuses, y compris Jasenovac.
Que le Vatican était représenté officiellement et au premier rang lors de l’inauguration du parlement des oustachis, et ce après une année de crimes qui pour certains "écœuraient les SS eux-mêmes", pourtant rompus à l'exercice.
Que Pavelic fut reçu plusieurs fois par Pie XII à Rome, et aussi par Montini qui deviendra plus tard le gentil Paul VI.
Que Pavelic a bénéficié d'un des ratlines, que Draganovic avait carte blanche à Rome pour organiser les fuites, et usait largement des infrastructures locales habituellement destinées aux bondieuseries.
Mais je suis tout prêt à débattre, et pourquoi pas apprendre, et ce peut-être sur un topic dédié ?
la condamnation de Stepinac intervient en 1941 auprès de Pavelic, après les massacres d'avril et de mai 1941, en particulier celui de Glina. Quel genre de traces voulez-vous ?
ce n'est pas une opposition de principe dont il est question en 42, c'est l'affirmation de l'égalité entre tous les hommes telle qu'elle est dans mit brennender sorge, et donc la condamnation explicite de ces crimes. Il est sans doute facile de coller un "peu mieux faire", mais dans l'état actuel de mes connaissances --modestes-- c'est toujours plus que les dirigeants alliés, qui, eux, avaient des moyens nettement plus importants qu'un archevêque qui avait été instruit par l'épisode des pays-bas, épisode qui pèsera très lourd sur la stratégie vaticane.
je vous précise que si je ne me trompe pas, ce procès a été cassé par la croatie dans les années 80 ou 90, procès purement idéologique comme je vous l'ai écrit dans le message du dessus, faisant suite à un refus de stepinac quant aux visées de Tito.
Ouvrons un topic, je suis votre homme ; je ne suis pas là aujourd’hui, mais ce soir je splitte nos messages dans un nouveau fil, à moins qu'un collègue se charge de le faire, auquel cas, vous pourrez prendre quelques longueurs d'avance. 8)
Ok, le sujet m'intéresse. Et ce d'autant plus que je ne m'y suis jamais vraiment penché avec la pugnacité qu'il mérite sans doute.