Les guichetiers qui se veulent libéraux, alors qu'ils sont les premiers larbins d'un système peu connu pour une empathie tournée vers ceux qu'il emploie et qu'il jette selon besoin (si l'âme est le seul oiseau qui soutienne sa cage, comme disait Hugo, le guichetier est assurément le seul qui vénère la sienne), ces jeunes hommes modernes qui défendent les thèses néo-industrielles de Napoléon III, ces petits couillonnets qui pensent que le taux d'intérêt est l'avenir de homme, ces gentils gringalets étouffés par leur cravate et leur conformisme, donc, n'oublient qu'une chose quand ils ratiocinent huit heures par jour sur forum (on ne travaille jamais dans la haute finance ?)autour du futur budget socialiste : un budget, ce sont des recettes et des dépenses.
Si Sarkozy s'est privé de 40 millards par an de recettes (les amis, tout ça), et sur cinq ans ça fait 10 points de dette, Hollande compte bien pour sa part les réintégrer au budget : ça fait déjà 2 points de déficit en moins. Et si l'on pioche dans les 40 milliards restants de niches fiscales, on peut encore réduire l'affaire, ou s'octroyer des marges.
Evidemment, les grandes fortunes et les grands esprits, dont nos guichetiers, quitteront vite le pays. Mais comme on détient le quasi record du monde du ratio de milliardaires par rapport au bas peuple, gageons qu'il nous en restera quelques uns pour pouvoir nous faire encore tirer la langue, soit par envie, soit par dégoût gauchiste.