Il suffit de lire un peu plus haut, à condition de ne pas avoir une lecture sélective. Il existe bien une dizaine d'abbé connus et fréquentable dans toute la France. Plus ceux qui, discret ne se font pas connaitre du "milieu" dit officiel.
Serait-ce ici, par hasard ?
http://wordpress.catholicapedia.net/?ta ... e-raffalli
« L’Œuvre de l’Étoile » du R.P. Raffalli
Un très curieux Père Raffalli.
« Il m’a fait trop de mal pour dire du bien de lui. Il m’a fait trop de bien pour dire du mal de lui ! »
Mais ne cédons pas à tirer le « Manteau de Noé » !
Le Père Raffalli à Écône
Voici quelques informations « étonnantes » concernant l’Œuvre de l’Étoile et son Fondateur le Père Maurice Raffalli.
Tout d’abord faisons connaissance du Père Raffalli :
Il est connu de nom et c’est à peu près tout. Ce qui caractérise le Père Maurice Raffalli c’est l’opacité de ce qu’il fait et plus encore de ce qu’il pense.
Au point de vue des convictions, c’est le « brouillage des genres ». Son « Œuvre de l’Étoile » est ainsi présentée comme une « communauté amie » par le site internet de la Fraternité saint Pie X. Le supérieur du district de France, Régis de Cacqueray, assista Maurice Raffalli comme diacre à l’anniversaire de ses quarante ans de ‘sacerdoce’. Étaient également invités d’autres prêtres de la Fraternité saint Pie X ainsi que le Père Jean des Capucins de Morgon. Mais, en même temps, le Père Raffalli passe, par rumeur interposée, pour « sédévacantiste » .
Sachons également qu’il à récidivé en 2007, lors de la célébration du Jubilé de son Œuvre, puisque le supérieur du district de France de la FSSPX, Régis de Cacqueray, assista, une nouvelle fois, le Père Raffalli comme diacre lors de la Messe « non una-cum » Benedeto, mais « una-cum » Alfonso (de Galarreta)… Étaient également invités , une nouvelle fois, d’autres prêtres de la Fraternité saint Pie X ainsi que le Père Innocent-Marie d’Avrillé et le Père Jean des Capucins de Morgon.
Il a été formé au séminaire de Nîmes au début des années 60, après quoi il a passé son diplôme d’Éducateur Spécialisé, diplôme d’État fabriqué après la guerre par les éléments les plus engagés des chrétiens d’extrême gauches, notamment les disciples d’Emmanuel Mounier et sa revue Esprit. Sous la haute main des DDASS, institutions staliniennes dont la réputation de brutalité, notamment dans le retrait des enfants à leurs parents, est bien connue, les « éducs-spés » ont été fabriqués pour appliquer avec les sentiments d’humanité que l’on connaît bien aux administrations de gauche les lois « sociales » ante et post soixante-huitardes.»
Il fut ordonné par Mgr Rougé, le dernier évêque valide de Nîmes, en 1965. Mgr Rougé fini d’ailleurs bien mal sa carrière dans les miasmes du modernisme de l’église Conciliaire…
Son diplôme d’Éducateur Spécialisé en poche, Maurice Raffalli reçu les autorisations et surtout les financements nécessaires à l’ouverture d’un établissement spécialisé pour enfants retirés à leur parents par la DDASS.
Là, pour le coup, lorsque l’on connait le fonctionnement et la mentalité des DDASS (dont personne ne regrettera la suppression en janvier prochain), il est absolument hors de doute que l’État avait des gages certains que la législation de la Vième République serait scrupuleusement respectée et appliquée à « l’Œuvre de l’Étoile » comme ailleurs. Qu’on ne vienne donc pas nous parler de suppressions ultérieures de ces autorisations et de ces financements. Car il n’y eut jamais suppression par la DDASS. Maurice Raffalli a eut ces financements et ces autorisations, durant un grand nombre d’années, et sans que la DDASS ou l’État ne lui réclame le moindre liard sur les terrains et constructions financées avec leurs fonds le jour où Maurice Raffalli estima qu’il pouvait « rouler » sans eux.
Cursus étrange, donc, que celui de cet homme à la fois sans attache et ami de tout le monde, même des pires ennemis, et fidèle auxiliaire de l’État laïque et républicain dans sa mission ‘éducative’.
En termes de personnalité, on le connaît par l’image d’intransigeance qu’il se donne, notamment en matière de tenue vestimentaire. Les femmes en pantalons sont priées de s’habiller convenablement ou de quitter sa chapelle ; ça fait « bien »., ça fait «contre-révolutionnaire de choc », qui n’a pas peur du « qu’en-dira-t-on », « pas comme les autres », etc. . Je ne plaide là ni pour le port du pantalon par les femmes, à la messe ou ailleurs, ni pour laisser les prêtres se faire imposer n’importe quoi dans leur chapelle. Je remarque juste que le dernier à avoir tenté de se redorer le blason – avec cette question de pantalon est un certain Williamson et que l’intransigeance sur la tenue vestimentaire (le décolleté à l’époque) n’a jamais empêché le kibboutz janséniste des Arnauld à Port Royal d’inaugurer le pourrissement de l’Église par entrisme.
S’il est d’ailleurs un trait universellement reconnu au Père Raffalli, c’est la dureté. Cette dureté est le mot qu’emploieront systématiquement tous ceux qui l’ont approché. Les parents vous le diront à propos de l’impératif de séparation qui leur est imposée d’avec leurs enfants placés chez lui ; les professeurs vous le diront à propos de la discipline de fer imposé à tous ; les anciens élèves vous le diront, tant à propos de la vie menée à « l’Œuvre de l’Étoile » qu’aux camps d’été de Lourdes, véritables expéditions paramilitaires où les défaillances physiques n’ont pas lieux d’être.»
Voyons maintenant son « système » éducatif :
L'Œuvre de l'Étoile à Nîmes
L'Œuvre de l'Étoile à Nîmes
« L’œuvre de l’étoile »
On ne saurait passer trop rapidement sur l’action de Maurice Raffalli à « l’Œuvre de l’Étoile ».
Quelle est cette « œuvre » ? Incontestablement il s’est longtemps s’agit d’un institut éducatif financé par la Vième République, laïque et obligatoire, et fonctionnant selon les lois dictatoriales imposée par cette aimable institution révolutionnaire qu’est la DDASS.
Mais aujourd’hui, qu’en est-il ? À entendre certains, il s’agirait d’une espèce d’ « école normale », d’un institut de formation des maîtres. En fait de professorat l’apprentissage scolaire y est pourtant à peu près nul et aucun « maîtres d’école » venu s’y former ne propose ses services ailleurs, même dans des écoles « tradi » qui en réclament pourtant constamment.
Il pourrait également s’agir d’un ordre religieux aux vues de quelques frères et religieuses qui y portent un habit à liseré bleu. Mais le but de cet ordre religieux, ses constitutions ? Mystère. C’est le seul et unique Maurice Raffalli qui en est à la fois l’auteur, le réformateur et le gardien. Seul ‘prêtre’ de cet institut, seul supérieur, sans référence à des constitutions approuvées par l’Église, dans un institut ne reproduisant rien, ne continuant rien, le maître des lieux y est libre de tout instituer, de tout modifier, de tout imposer. Maître de tout et en particulier des consciences, le pouvoir d’un Maurice Raffalli sur les personnes entrant dans son institut est absolu. Imaginez l’abus dont il peut user auprès de jeunes gens et jeunes filles sans expérience ni formation, de notions comme ‘vocation religieuse’, ‘obéissance’, ‘soumission au supérieur’, ‘renoncement à sa volonté propre’, etc., et vous commencerez seulement à comprendre ce que veulent dire les mots ‘embrigadement’, ‘réduction’ et ‘destruction’. Cela est impossible dans notre milieu « traditionaliste » ? …
Éducation « chrétienne » ?
La spécialité de Maurice Raffalli n’est cependant pas celle d’un fondateur d’ordre religieux. Son action principale est de s’occuper d’enfants.
Il se trouve que j’ai bien connu autrefois l’atmosphère qui se dégage de ces enfants. Cette atmosphère, les adultes qui n’ont pas connus ce genre d’établissement sont absolument incapables de la percevoir. Ni les parents, ni les professeurs, ni les familiers de ce genre « d’école » ne peuvent concevoir ce que signifient ces regards fixes et sans expression, ces manières stéréotypés, cette raideur d’où sue l’angoisse et la contention psychologique. L’enfant qui les vie tenterait d’ailleurs vainement de les décrire : il n’a de toute façon ni le jugement suffisant ni les mots pour le faire.
Le système d’ ‘éducation’ tel qu’il se présente chez le Père Raffalli n’est d’ailleurs pas susceptible de critique sur un fait particulier et massif. Il ne s’agit pas de violences physiques. Si celles-ci existent, elles sont annexes. Non, il s’agit d’un processus de rééducation : processus, c’est-à-dire d’un travail de longue halène, par petites touches continues dans le temps, au moyen de brimades insignifiantes mais infiniment répétées. Il s’agit de rééducation, car l’enfant est une machine enregistreuse à laquelle il faut inculquer des réflexes pavloviens au moyen d’une atmosphère qui le réduit.
La première étape du processus est donc de réduire l’enfant. Plongé, à son arrivée à « l’Œuvre de l’Étoile », dans un milieu aux règles multiples, minutieuses et strictes, son premier manquement lui sera présenté comme une immense déception : on ne le croyait pas capable d’une chose pareille, il cachait bien son jeu, si ses parents savaient cela… Le gosse doit ensuite sentir, peu à peu, qu’on a perdu confiance en lui, qu’il est menteur et dissimulateur, et qu’il oblige donc ses maîtres à mettre en place des mesures proportionnées.
Commence alors le bourrage de crâne dont le fondement est le brouillage de toute espèce de référence à une quelconque objectivité en utilisant constamment la notion de bien ou de mal moral pour tout et à tout propos. Tout est mis sur le même plan. Ne pas faire tomber sa règle à l’étude prendra très rapidement sa place dans le décalogue mosaïque, une leçon mal sue, le non respect d’un règle de grammaire élémentaire, un objet oublié, une lumière non éteinte, l’absence de recueillement à la messe (il a laissé tomber son missel et il s’est bien gratté la tête deux fois au moins !), tout devient l’objet d’un sermon sur le déplaisir causé à Dieu en même temps qu’à ses maîtres. Tout devient un mal moral.
Puis, peu à peu, la pression psychologique prendra plus d’ampleur. De quelques réflexions ici et là, on passera à une pression constante. On fera comprendre à l’enfant que sa mauvaise conduite et son évidente mauvaise volonté nécessitent une surveillance spéciale que rien ne pourra détourner. Il est responsable de ce qu’il subit.
Chez l’enfant il y aura rapidement effondrement de toute personnalité. Le moindre geste extérieur pouvant être interprété comme un péché, il sera chassé, pourchassé, par le maître et ses sous-fifres d’abord, puis par l’enfant lui-même qui apprendra très vite qu’il ne faut rien laisser paraître. L’éducation à la dissimulation prend des proportions absolument insoupçonnées. Tout étant susceptible d’être interprété comme un mal moral, sera considéré par l’enfant comme moralement bien tout ce qui n’est pas susceptible d’un reproche qu’il s’agisse d’une règle de grammaire, du cirage des chaussures ou d’un gros mot sorti à la récréation. La règle tombe quand même ? La grammaire n’a pas été respectée ? Les marques extérieures de la contrition devront alors être proportionnées au crime : « j’ai conscience d’avoir transgressé sciemment une loi morale, j’ai péché par mauvaise volonté et révolte contre le bien », doit penser l’enfant. Cela ne se dit pas, d’ailleurs, cela se vit intensément : mine contrite, yeux baissés, acceptation du juste courroux, voire inscription sur le papier de confession : « j’ai été dissipé pendant l’étude », « j’ai été paresseux dans mon travail dans mon travail ».
Il n’y a aucune conscience de dissimulation de la part de l’enfant. Il est simplement pris au piège d’une pieuvre qui lui désagrège le jugement. Très rapidement, les critères du bien et du mal n’existeront plus qu’au travers du comportement extérieur.
Encore une fois, nul besoin de l’emploi de la force physique dans tout cela, même si elle est rarement absente. Ce qui fait l’efficacité du système c’est un fin dosage de culpabilisation permanente, de surveillance constante, d’insécurité toujours, partout, sans limite de temps. L’enfant pourra se voir reprocher une attitude, une simple moue, un regard, plusieurs mois, voire plusieurs années plus tard.
Avec cela, l’organisation d’un renseignement perpétuel. Nul mot, nulle attitude ‘non conforme’, ne peut échapper à l’œil du maître. En premier lieu par les professeurs, les surveillants et les autres adultes qui, le plus souvent n’ont aucune idée de ce qui se passe. Bien qu’étant sur place, ils ne retiendront que ce qu’ils perçoivent personnellement, c’est-à-dire rien, ils sont sélectionnés pour cela.
Les élèves, eux, auront à répondre de manière précise et circonstanciée sur leurs propres faits et gestes en même temps que sur ceux d’autrui lors de la convocation. La convocation, outil indispensable et redoutable du système ! Elle est régulière, mais imprévisible. Elle se fait toujours en tête à tête, et y seront utilisés de tout leur poids les avantages psychologiques de l’adulte, du maître, de l’informateur des parents, mais aussi et surtout du catholique, du docteur du bien et du mal moral. Il s’agit d’un savant mélange de mise en scène et de mise en condition : nul ne sachant s’il sera convoqué ce soir ou demain, chacun prépare en permanence d’éventuelles explications plausibles pour le tout et n’importe quoi qui pourrait lui être reproché. L’attente de savoir si, oui ou non, on devra comparaître est un moment particulier, revenant chaque jour, le plus souvent à heure fixe. Moment d’angoisse voulu pour lui-même : il n’y aura peut-être pas de convocation, il y aura eu le moment d’attente qui est suffisant en lui-même.
Lorsque le nom de l’enfant est prononcé, le fameux « je voudrais voir untel », ce nom dont il finira par haïr la prononciation par les autres (là, le réflexe pavlovien est acquis), c’est la mise sous pression qui commence. L’entretien n’aura pas lieu immédiatement, mais plus tard, après la prière du soir par exemple, ou le lendemain, et de toute façon après une longue attente dans le couloir. Le plus souvent, le prévenu ne sait ni ce qu’on lui veut, ni ce qu’il a fait. Passé la porte du bureau, il sera invité à s’examiner soigneusement ; il sera aiguillé avec paternalisme pour avouer de lui-même ce qu’il ne peut plus longtemps tenir caché. Le petit jeu durera le temps qu’il faut, mais il faut qu’il dure : questions sibyllines suivis de longs silences, bredouillages de réponses taxés de dissimulations, appels aux sentiments chrétiens, etc. Des coups ? Des punitions ? Oui sans doute, mais ce n’est nullement une obligation. Ce qui est capital c’est le passage à la moulinette de la désagrégation du caractère. Au bout d’un quart d’heure ou de plusieurs jours, selon l’humeur, l’enfant accepte tout, admet tout, s’accuse de tout, se ‘sait‘ réellement menteur et dissimulateur. Il se reconnaît à présent moralement coupable d’avoir non seulement péché, mais de l’avoir fait volontairement, parce qu’il refuse l’éducation chrétienne qu’on lui donne. Il est convaincu d’être habituellement déloyal et hypocrite… C’est vers le confessionnal qu’on le dirige donc naturellement, vers la demande de pardon à Dieu, qu’il se mette enfin à craindre l’enfer… pour avoir parlé dans un couloir ou avoir oublié son livre de classe dans le dortoir.
Avec la réduction psychologique individuelle est aussi utilisé de temps à autre le matraquage collection : S’est-on aperçu de quelque dégradation, si minime soit-elle, sur des locaux ou autre ? La mise en cause collective est déclenchée, le coupable étant sommé de se désigner pour faire cesser les brimades subies par tous. Les emplois du temps sont épluchés, des prévenus choisis au hasard sont convoqués et passés au crible : on sait que c’est vous d’autres vous ont dénoncé…
Le rôle des parents
On se demandera peut-être comment un tel système peut se maintenir dans le temps. Les parents sont-ils complices ? Ne s’aperçoivent-ils donc de rien ?
En fait, c’est très simple, tout est fait pour, d’une part, laisser les parents dans l’ignorance et, d’autre part, les culpabiliser. Les courriers qu’ils recevront de leurs enfants auront été vus par le maître (avec l’orthographe qu’ils ont, le moyen de faire autrement ?). Puis tout sera utilisé pour les culpabiliser par avance dans toutes tentatives d’ingérence dans l’œuvre d’ ‘éducation’. Par définition, « l’école » est le mieux à même de « redresser », elle est faite pour cela. Eux, parents catholiques, repoussant le monde moderne et son éducation dépravée, ils ont voulu et choisi l’école pour cela. Elle est dirigée par un prêtre en soutane, cette école qui résiste à l’environnement moderne. Ces parents sont donc en quelque sorte sommée de ‘faire confiance’. S’interroger sur certaines pratiques, demander des explications ou de simples informations, seront des attitudes clairement renvoyées à leur auteur comme une remise en cause de cette confiance aveugle, une tentative de gauchissement de la rectitude morale, un affadissement des principes.
Mais par-dessus tout, il faut inculquer en permanence que l’ ‘éducation’ pratiquée est catholique (n’y a-t-il pas la messe tous les jours, le chapelet, le catéchisme ?). Cette éducation catholique doit également être une formation à la virilité, à la résistance ; on fait des contre-révolutionnaires, des opposants au modernisme. Tout ce qui viendrait contredire ce postulat est donc naturellement taxé de ‘mauvais esprit’ et de révolte chez l’enfant. Des parents catholiques vont-ils se désolidariser des maîtres qu’ils ont choisis en soutenant le factieux ? Vont-ils se rendre complice de ce mauvais esprit ?
Le processus est d’ailleurs, comme pour les enfants, à la fois très insidieux, très progressif et parfaitement rodé. On fera comprendre à ces parents que leur enfant est particulièrement difficile, qu’il est bon qu’une certaine distance s’instaure avec eux pour en faire un homme. Tout étonnement sur d’éventuelles plaintes de l’enfant, toute question sur ce qu’il raconte (et que peut-il raconter sinon des impressions, les faits en soi bénins de sa vie quotidienne ?), seront immédiatement renvoyés sur le dos d’une faiblesse de caractère supportant mal l’internat. L’âge des câlins est fini vous en ferez une mauviette, etc.
Puis, on expliquera que l’on a été obligé de sévir, d’imposer, de mettre du cadre… « il est menteur, vous savez, votre affection pour lui vous ont empêché de voir ce déplorable trait de caractère ». Mais rassurez-vous il y a du mieux, on voit des progrès de jour en jour, on est sur la bonne voie. Si ce n’est pas le cas, on fera planer la menace d’un renvoi ! Immanquablement l’enfant sera sermonné par ses propres parents : se rend-il compte des sacrifices faits pour lui ? Ne comprend-il donc pas l’immense mérite de ceux qui ont voué leur vie à son éducation ?
En même temps, du côté de l’enfant, est distillée en permanence une fine mais constante mise en garde de ce que pourraient penser ses parents de l’éducation qu’il reçoit. Vous êtes des privilégiés, ici, vous recevez plus que nul autre n’a reçu avant : prières régulières, discipline, régularité de vie, formation religieuse (dont est cependant soigneusement expurgée toute référence à la crise de l’Église, vous êtes trop jeunes pour ces questions). Autant de choses que, c’est patent, vos parents ont été incapables de vous donner au sein de vos familles. Vous n’êtes d’ailleurs pas comme tel ou tel, des libéraux, qui n’ont pas supporté l’application de courageux principes et sont partis. Cette prévention contre les parents, qui sera presque impossible de dissiper même avec le temps, s‘installe alors et vient verrouiller le dispositif.
L’après
Sortit de là, l’enfant n’a qu’une chance sur mille de rester catholique, et s’il garde une pratique religieuse quelconque il a encore une chance sur dix mille pour arriver un jour à faire le tri. Le drame c’est surtout qu’un jeune sorti des griffes d’un tel système ne pourra jamais le remettre en cause. S’il le fait, c’est l’ensemble de ce qu’on lui aura présenté comme le catholicisme qu’il enverra promener, pratique religieuse incluse, et l’on aura beau jeu de faire porter le rejet de son éducation sur sa mauvaise conduite morale : il a tout abandonné, donc il critique son éducation chrétienne. Garde-t-il une pratique religieuse ? Elle sera marquée par le matraquage subi qui lui interdira de ‘dire du mal’ de ses anciens maîtres.
Les anciens élèves des écoles ‘traditionalistes’ diront sans doute que ce système d’éducation soviétique, ils l’ont tous subi à des degrés divers. Qu’il s’agisse des écoles fondées par Luce Quenette, de celles dirigées par les Dominicaines ou par certains prêtres de la Fraternité saint Pie X, il ne s’agirait que d’une conséquence inéluctable de l’internat dirigé par des religieux ou apparentés qui ne peut ressembler à l’éducation donnée par des parents au sein de la famille. Dans ces écoles, on est forcément plus dur, la discipline l’exige ; les maîtres sont simplement un peu déconnectés de la réalité, il n’y a pas à y voir plus de malice que cela. D’ailleurs on s’en remet très bien et, avec le temps, les souvenirs s’estompant, on finit par reconnaître des qualités à cette éducation qui nous a fait… nous qui sommes si biens, si forts, si savants, si nombreux… de vrais ‘tradis’ en somme.
On pensera cela, mais on ne réfléchira pas que les écoles fondées par Luce Quenette furent ensuite dirigées par cette personne que tout le monde appelait « Tante Zusanne » cordialement haïe par tous ses anciens élèves, et que la dite « Tante Suzanne » venait selon toute vraisemblance de la famille Manassé De Paz, Manassé comme le fils aîné de Joseph qui donna son nom à l’une des douze tribus d’Israël. On ne réfléchira pas non plus à l’influence prépondérante que pu avoir au sein des dominicaines la Mère Anne-Marie Simoulin, sœur de l’abbé du même nom, l’introducteur de René Guénon et Julius Evola à l’Institut universitaire saint Pie X. On ne réfléchira pas non plus au rôle qu’eut un Jacques Laguérie sur l’ensemble des écoles de la FSSPX depuis Bitche…
Vous me direz également sans doute qu’une telle description des principes éducatifs soviétiques ne peut valablement être reçu sut la foi de quelques entrevues d’enfants assistants à la messe d’un Père Raffalli. Qu’importe, il faut dire ces choses inconnues et pourtant subies, et ne pas, une fois de plus, étendre le Manteau de Noé.
Quelle conclusion tirer de cette description très réaliste de la méthode d’éducation du Père Raffalli ?
Elle a été mise au point dans les années 50-60 pour des enfants délinquants ou des enfants de la DDASS. Le Père Raffalli se voyait confier à cette époque (jusqu’en 1980-90) des enfants de la DDASS dans sa maison d’éducation de Nîmes, mais également par les services juridiques de l’enfance (Juge des enfants), des enfants délinquants pendant la période d’été lors de son « Camps » de Lourdes. Il eut d’ailleurs maille à partir avec les Services Jeunesses et Sports au début des années 2000 pour son « Camps d’été L’Étoile » à Lourdes..
Si ce système éducatif était (peut-être) justifié dans ces conditions, il ne l’ai certainement plus. Depuis 1990 il ne reçoit plus que des enfants de la Tradition Catholique ! Monseigneur Lefebvre lui ayant demandé depuis de nombreuses années de se consacrer à l’éducation des garçons Catholiques de la Tradition et de créer une congrégation religieuse, masculine, vouée à la formation des maîtres. Une congrégation religieuse de Sœurs existant déjà avec les Dominicaines Enseignantes. En 1990, quelques mois avant son décès en 1991, Mgr Lefebvre approuvait les Constitutions des Stellamarins, la congrégation religieuse du Père Raffalli.
Donc le grand problème de Maurice Raffalli est de n’avoir pas su s’adapter à sa nouvelle situation, on n’élève pas des enfants catholiques comme on élève (ou redresse) des enfants délinquants !
Des échos nous parviennent également qu’il ne saurait pas non plus diriger sa congrégation religieuse et que La Règle ne serait en rien respectée… S’il est vrai que les vocations religieuses vouées à l’éducation sont rares et que le Père Raffalli n’a jamais été vraiment soutenu par la FSSPX dans son développement (elle ne s’intéresse qu’a son « patrimoine immobilier« ), ce qui est révélateur et qui s’explique aussi par le caractère de son fondateur , est qu’après 19 ans d’existence les Stellamarins ne compte que quatre frères et trois sœurs.
Comme l’on dit en management, il aurait dépassé son « seuil de compétence » !
Mais pour avoir confirmation des faits allégués, nous avons soumis cette analyse, avant publication sur ce blog, à des parents qui ont fréquentés cette institution. La maman d’un ancien élève à bien voulu nous apporter ce témoignage :
«Je n’ai pas parlé à mon fils de ce papier, en revanche je lui ai demandé s’il avait déjà été convoqué par le Père et comment cela s’était passé.
«Je peux vous assurer qu’il n’y a rien de trop dans la description de cette analyse.
«Il m’a parlé de cette attente interminable dans le couloir où le Père le laissait mariner. Il tremblait à l’idée de se faire réprimander, de se faire traiter de menteur et d’hypocrite. Il cherchait les mots et les faits qui auraient pu le disculper. Il lui est même déjà arrivé d’être convoqué sans savoir pourquoi ! Lorsque le Père daignait sortir de son bureau il ne l’invitait pas à entrer mais différait le rendez-vous après le chapelet : nouvelle attente anxieuse.
«Un jour où nous étions à l’Œuvre, mon fils s’est fait réprimander devant ses petits camarades et devant nous. Le Père l’avait rabaissé plus bas que terre. Et là j’ai vu mon fils tout penaud dire « Oui mon Père, je suis menteur, oui c’est de ma faute ». J’en avais les larmes aux yeux. Le Père s’est aperçu de mon dégoût envers sa façon de faire et m’a dit : « c’est pour son bien ! ».
«J’ai vu mon fils changer au fil des mois. Sa personnalité s’était transformée : il paraissait devoir se cacher pour nous parler, regardait toujours à droite et à gauche comme s’il avait peur d’être épié puis sanctionné.
«Sa personnalité a été cassée. Il se sentait coupable de tout ! Il se croyait hypocrite, menteur. Il m’a fallut plus d’une fois le raisonner, pensant qu’il n’avait pas compris les reproches que le Père lui faisait.
«Aujourd’hui mon fils est définitivement sorti des griffes du Père. Je retrouve petit à petit mon enfant. Il ose dorénavant s’adresser aux personnes qui l’entourent sans penser qu’on le prend pour un idiot.
«Tout ce que je vous écris n’est qu’un détail car mon fils s’est épanché sur ses années passées à l’œuvre : je n’avais pas idée de ce qu’il pouvait s’y passer concernant l’éducation des enfants : cela ressemble à un lavage de cerveau, les enfants perdent toute personnalité et souffrent du sentiment de culpabilité.
«Non , cette description de L’Œuvre de l’Étoile, concernant l’éducation des enfants, n’est pas erronée.»
Ce témoignage émouvant corrobore donc bien avec le témoignage publié.