7 octobre, on fête Saint Serge mais aussi Notre-Dame du Rosaire
on trouve plusieurs Serge:
Saint Serge de Radonège, Ermite, fondateur du monastère de la Trinité-Saint-Serge († 1392).
Il est l'un des saints les plus populaires de la Russie, et fut un grand spirituel et réformateur monastique de la Russie médiévale.
Contrairement à ses frères, il était peu doué à l'école. Rencontrant un jour un vieux moine, il lui demanda de prier pour qu'il arrive à étudier normalement. Le moine pria pour lui, puis l'assura qu'à compter de ce jour, il saurait étudier. Le soir même, il lut l'office des heures, il avait moins de dix ans. Il fréquenta assidûment les offices de l'Église, et se mit à lire la Bible.
Il resta célibataire, exprimant son désir de devenir moine. Après le décès de ses parents, il s'installa avec son frère ainé dans la forêt, à plusieurs kilomètres de Radonège. Là, ils bâtirent une cabane, avec une chapelle qu'ils dédièrent à la Sainte Trinité.
Serge demeura ermite dans cette solitude durant trois ans, avec pour seuls livres le psautier et les Évangiles, et pour seul voisinage les animaux sauvages de cette forêt, au nombre desquels les loups et ours n'étaient pas rares. Un de ces ours devint d'ailleurs un habitué de l'ermitage, Serge lui donnant un peu de son pain de temps à autre.
D'autres personnes se mirent à le rejoindre.
En 1354, Serge fut ordonné prêtre, et officiellement déclaré higoumène de la petite communauté qu'il organisa en un véritable monastère. Quoi que leur niveau de vie frôlât souvent la misère, Serge ne permettait pas que les moines fassent de collectes pour leurs besoins, les frères devant en tout se confier à Dieu.
Alors que la Russie était envahie par les Tatars, Serge participa à des missions "politiques" pour favoriser un relèvement de la nation russe. Il avait aussi fait de son monastère un centre intellectuel, doté d'une bonne bibliothèque.
En 1380, le prince Dimitri Donskoï interrogea Serge, pour lui demander s'il devait entrer en résistance contre l'envahisseur. Le moine l'engagea à défendre son peuple et le bénit.
Quelques mois avant la fin de sa vie, Serge se désengagea de l'higouménat et de la "vie publique" pour se consacrer à nouveau à la prière dans la solitude.
"Rencontre de Barthélémy (Saint Serge) avec le moine", par Mikhail Nesterov (1890).

N. Roerich. Saint Serge

Saint Serge, (Mar Sarkis) Martyr en Syrie, avec son compagnon Bacchus († v. 300)
On vénérait leur tombe à Rosafa, 200 kms à l'est d'Alep en Syrie, dès la fin du 3ème ou du début du 4ème siècle. Serge aurait été un officier supérieur romain, commandant avec son collègue Bacchus une troupe d'élite composée de Barbares, appelée la Schola Gentilium. Ils furent tous deux dénoncés comme chrétiens et confessèrent courageusement leur foi. Bacchus meurt sous la flagellation; Serge, après divers tourments dont il sort indemne, est finalement décapité. Il ne reste que quelques ruines de ce qui fut un centre de pèlerinage d'une richesse inouïe. Au 6ème siècle, on bâtit même une muraille de trois mètres d'épaisseur entourant un rectangle de 500 mètres sur 100 mètres pour protéger des voleurs les dons que faisaient les pèlerins.
icône du couvent de Mar Sarkis (Syrie - Maaloula) : Saint-Serge et saint Bacchus

Saint Serge à cheval ; avec la donatrice agenouillée, Tempera et or sur bois ; vers 1260

le monastère de Mar Sarkis à Maaloula

Notre-Dame du Rosaire est une des nombreuses dénominations de la Vierge Marie, donnée depuis qu’elle s’est présentée sous ce vocable à saint Dominique, au XIIIe siècle à Prouille. L’Ordre dominicain en fut un ardent propagateur.
Le 13 octobre 1917 à Fátima, elle s’est aussi présentée sous ce nom.
Le rosaire, l’objet, est un grand chapelet composé d'une croix suivie de grains ronds, gros et petits, enfilés sur une corde. Il permet aux catholiques de méditer la vie joyeuse, lumineuse, douloureuse et glorieuse de Jésus. Un Ave Maria est récité sur les petits grains, et la prière du Notre Père sur les gros grains. À la fin de chaque dizaine, l’on récite un Gloria.
La fête de Notre-Dame du Rosaire s’appelait d'abord Notre-Dame de la Victoire pour fêter la victoire de Lépante le 7 octobre 1571, bataille qui unit l’Espagne, la république de Venise et les États pontificaux contre l’envahisseur turc, victoire qui fut attribuée à la récitation du rosaire demandée alors par le pape saint Pie V. Son successeur Grégoire XIII changea en 1573 le nom de cette fête locale en fête du Saint-Rosaire, fixée le premier dimanche d’octobre. Elle a donc été instituée pour méditer les mystères mariaux et s’unir à la vie de la Vierge, ainsi que pour se souvenir secondairement de la libération de l’Occident devant la menace ottomane.
Clément XII étend la fête du Saint-Rosaire à l’ensemble de l’Église catholique de rite latin en 1716 et saint Pie X en fixe la fête le 7 octobre en 1913. Paul VI change une nouvelle fois son nom en Notre-Dame du Rosaire en 1969.

Saint Dominique recevant le Très Saint Rosaire. Retable de l'église Saint-Ronan. Locronan, Bretagne.
Représentation de Notre-Dame du Rosaire devant saint Dominique (Guido Reni, 1575-1642)

La bataille de Lépante. Paul Véronèse. XVIIe.
