25 janvier, on fête la Conversion de Saint Paul
Paul de Tarse, Apôtre des Nations (10 - † 65)
Il est l'une des figures principales du christianisme, par le rôle qu'il a joué dans son expansion initiale et par son interprétation de l'enseignement de Jésus. Selon le Nouveau Testament (livre des Actes des Apôtres et Épîtres de Paul), Paul se revendique comme l'un des apôtres de Jésus-Christ qui, quelques années après sa mort, sa résurrection et son ascension, lui serait apparu et l'aurait converti.
Saint Paul était Juif, de la tribu de Benjamin, issu d'une famille juive de Tarse en Cilicie (située dans l'actuelle Turquie).
Il aurait été, vers douze ou treize ans, envoyé par ses parents à Jérusalem, pour suivre la carrière de scribe. Il fit preuve d'un zèle profond pour sa religion (le judaïsme enseigné selon la tradition des pharisiens) et rejoignit les rangs des persécuteurs des premiers disciples de Jésus de Nazareth. Selon les Actes des Apôtres (ch. 6 et 7), il participa à cette époque à la lapidation d'Étienne, même si lui-même n'en touche pas un mot.
Il aurait obtenu des lettres de recommandation pour rechercher et persécuter les chrétiens à Damas. Selon les Actes des Apôtres, au cours du voyage pour s'y rendre, il rencontra Jésus ressuscité (vers 33).
Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible. Une éblouissante clarté l'environna et une voix lui dit : "Saul, pourquoi Me persécutez-vous? - Qui êtes-Vous, Seigneur? -- Je suis Jésus, que vous persécutez. -- Seigneur, que voulez-Vous que je fasse? -- Levez-vous, entrez dans la ville, et là vous apprendrez ce que vous devez faire." Il sortit de cette rencontre profondément bouleversé et définitivement persuadé que celui qu'il persécutait était le seigneur donné par Dieu pour le salut de son peuple.
Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas. Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le baptême au nom du Christ.
Dès lors il se présente alors lui-même comme un apôtre du Christ, et comme le bénéficiaire de la dernière apparition de Jésus (1 Co 15,8).
Il fut l'apôtre qui favorisa activement, sans en être cependant l'initiateur, l'« ouverture vers les gentils » de l'Église naissante. À cette époque, l'enseignement du messie s'adressait principalement aux Juifs que l'on cherchait à convertir. Pour les premiers chrétiens, juifs d'origine, cet enseignement ne remettait en question la loi de Moïse. Ainsi, les incirconcis demeuraient des personnes peu fréquentables, voire impures, auxquelles le message du Christ ne semblait pas destiné. Paul, à la suite de Barnabé, alla prêcher chez eux. Selon Luc, au Concile de Jérusalem il réussit à convaincre les autres chefs des premières communautés chrétiennes que l'on pouvait être baptisé sans avoir été au préalable circoncis (Ac 21, 18), développant ainsi l' adresse universelle du message chrétien. Paul, grand voyageur, a fondé et soutenu des Églises dans tout l'Est du bassin méditerranéen, plus particulièrement en Asie Mineure. Quand il ne leur rendait pas visite personnellement, il communiquait avec eux par lettres (épîtres).
Son engagement auprès des gentils et ses convictions religieuses lui attirèrent l'inimitié de certains juifs. Il fut arrêté à Jérusalem et manqua d'être lynché. Arrêté par les Romains, il argua de sa citoyenneté romaine pour être jugé non par le Sanhédrin mais par le gouverneur. Celui-ci l'emprisonna durant deux ans à Césarée. Puis, sur la demande de Paul, il fut conduit à Rome pour comparaître devant l'empereur. Une tempête le détourna sur Malte où il resta quelques mois puis il s'installa à Rome, d'abord en liberté surveillée puis complètement libre. Il serait mort en 64 lors de la persécution des chrétiens ordonnée par Néron, à moins que, relâché, il ait continué ses activités missionnaires avant d’être de nouveau arrêté, ramené à Rome puis décapité en 67.
14 Épîtres sont attribuées à Paul, avec plus ou moins de certitudes.
Les différences entre le Jésus de Paul et celui des Évangiles ont parfois été jugées considérables. Selon certains, Paul mène une réflexion sur le rôle du Christ et ses implications dans la vie plus qu'il n'en répercute le message direct.
Il met l'accent sur la foi, l'espérance et par-dessus tout, l'amour :
« Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien. » (1 Co 13, 1-3).
La rédemption s’adresse à tous, indépendamment de la race, de la condition sociale, du sexe, etc.
L’Église ne désigne plus seulement une communauté de croyants mais un corps mystique.
Une tradition chrétienne attestée depuis le IVe siècle attribue à Paul de Tarse un tombeau située au-dessous de l'autel majeur de l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs au sud de Rome. Des fouilles récentes y ont été effectuées, et le 28 juin 2009, le pape Benoît XVI a confirmé qu'un sondage a été effectué dans le sarcophage de pierre. Une petite perforation a été pratiquée afin d'introduire une sonde, grâce à laquelle ont été relevées des traces d'un tissu précieux en lin coloré de pourpre, laminé d'or fin, d'un tissu de couleur bleu avec des filaments de lin. On a aussi relevé la présence de grains d'encens rouge, de substances protéiques et calcaires et de fragments d'os, qui ont été soumis à l'examen du carbone 14 effectué « par des experts ignorant leur provenance ». Ceux-ci ont conclu qu'il s'agissait d'ossements appartenant à « une personne ayant vécu entre le 1er et le 2e siècle ». Pour Benoît XVI, « cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée qu'il s'agisse des restes mortels de l'apôtre Paul ».

Caravaggio. XVIe.

Parmigianino. XVIe.

Conversion de saint Paul, par le Caravage



Bréviaire franciscain. XVe.

La lettre de saint Paul aux Colossiens, un codex conservé par la Chester Beatty Library de Dublin
