21 novembre, on fête la Présentation de Marie au Temple et la solennité du Christ-Roi
Cet épisode de la vie de la Vierge Marie ne se trouve pas dans les quatre évangiles, mais dans un livre apocryphe, le "protévangile de Jacques".
Les parents qui aiment Dieu Lui ont, de tout temps, consacré leurs enfants, avant et après leur naissance. Parmi les Juifs, existait de plus l'usage de consacrer quelques fois à Dieu les enfants en bas âge; on les amenait au Temple, où avait lieu la cérémonie de la consécration, puis ils habitaient dans les dépendances du Temple et servaient les prêtres et les lévites dans leurs fonctions. Nous avons des exemples de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres saints personnages. Il y avait aussi des appartements pour les femmes dévouées au service divin.
Selon cet évangile apocryphe, Anne et Joachim voulurent remercier Dieu de la naissance de cette enfant. Ils la lui consacrèrent. Lorsqu'elle eut trois ans, Marie fut conduite au Temple, pour s'y préparer au rôle qu'on lui pressent dans la rédemption d'Israël. Un prêtre l'accueille par des paroles qui ressemblent au Magnificat et l'enfant s'assied sur les marches de l'autel. "Tout le peuple d'Israël l'aima" .
Le texte dit qu'elle dansa ce jour-là, et ne se retourna pas en arrière. Et elle resta dans le Temple, nourrie par un ange, jusqu'à sa majorité, âge auquel elle fut accordée en mariage à Joseph. Elle s'occupait de tisser le voile du Temple.
Voici, d'après saint Jérôme, comment se divisait la journée de Marie au Temple: Depuis l'aurore jusqu'à 9 heures du matin, Elle priait; de 9 heures à 3 heures Elle s'appliquait au travail des mains; ensuite Elle se remettait à la prière, jusqu'au moment où arrivait Sa nourriture.
L'institution de la fête est liée à Justinien, le 20 novembre (543) étant la date de la dédicace d'une église mariale (la Nea) qu'il fit construire à Jérusalem.
Au lendemain de la dédicace de la basilique Sainte-Marie-la-Neuve près du mur du Temple de Jérusalem, l’Église célèbre la consécration que fit d’elle-même à Dieu dès son enfance la future mère de Dieu, sous l’action de l’Esprit Saint, dont la grâce l’avait comblée dès sa conception immaculée.
Originaire de Jérusalem, la fête s'est répandue dans tout l'Orient chrétien puis, du fait de la piété mariale, en Occident, sous le pape Grégoire XI (à Avignon) à la fin du XIVe siècle. Elle fut généralisée dans l'Église romaine en 1585 sous Sixte V.
Présentation de la très sainte Vierge Marie au Temple. Nicolas d'Ypres. XIVe.
Présentation de Notre Dame au Temple. Andrea di Bartolo. XIVe.
Titien, la Présentation de la Vierge au Temple, 1534-38 (Académie de Venise)
Vitrail de la chapelle de la maison diocésaine saint Vaast, à Arras
La fête du Christ Roi est célébrée le dernier dimanche de l'année liturgique, en novembre depuis les modifications issues du concile Vatican II, mais toujours le dernier dimanche d'octobre pour les adeptes de la forme extraordinaire du rite romain.
Vient ensuite la période de l'Avent, qui précède Noël de quatre semaines.
Elle évoque pour les catholiques la Royauté, la domination de Jésus-Christ sur toute la Création (l'univers créé par Dieu). Le terme roi pour symboliser la puissance qui vient de la tradition juive. La royauté était dans l'Ancien Testament la forme de gouvernement la plus courante du peuple d'Israël.
«Ma royauté n’est pas de ce monde» (Jn 18, 36), dit Jésus devant Pilate. Sa couronne fut d’épine, et son trône de gloire fut la croix, instrument d’infamie qui devint celui de son triomphe.
Les psaumes, en nous donnant le portrait du Messie, lui attribuent le titre de roi, et sa royauté est sans cesse rappelée. Le psalmiste met ces mots sur les lèvres du Messie:
«Je proclame le décret du Seigneur!
Il m'a dit: Tu es mon fils; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. Demande, et je te donne en héritage les nations, pour domaine la terre tout entière.» (Psaume 2, 7-8)
Le prophète Daniel décrit le règne du Messie à venir qui commence ici-bas et qui continuera pour l’éternité: «Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d'homme (…). Et il lui fut donné domination, gloire et royauté; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent.
Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.» (Daniel 7, 13-14)
Dans le Nouveau Testament, le Christ lui-même déclare: «Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.» (Matthieu 28, 18) Lors de la dernière cène, après avoir lavé les pieds des apôtres, une tâche réservée aux serviteurs, Jésus déclare
solennellement: «Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis.» (Jean 13, 13) Lors de son procès, devant Pilate, qui lui demande s’il est roi, le Christ répond simplement: «Tu le dis: je suis roi. (…)» (Jean 18, 37)
Dans la lettre aux Colossiens, saint Paul célèbre le Christ «pantocrator », le Christ ressuscité, Seigneur du cosmos et Tête de l’Eglise.
Son règne est celui de la justice et de l’amour, objet de toute espérance et dont l’édification patiente est la mission de chaque homme. Il n’est pas roi à la manière des princes d’ici-bas mais comme celui qui s’abaisse et livre sa vie pour tous, afin que tous nous régnions dans la gloire à ses côtés. La Fête du Christ Roi veut ainsi convertir nos cœurs et nos représentations, pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans l’abaissement et le don de soi.
Le pape Pie XI dans son encyclique Quas primas, instituant la solennité du Christ-Roi, rappelle que le règne du Christ est «principalement spirituel».
Ce règne spirituel commence en chaque croyant. En effet, le Christ doit régner dans les intelligences, par la connaissance de son enseignement et l’acceptation de l’autorévélation que Dieu fait de lui-même. Il doit régner dans les volontés, pour qu’elles s’unissent et s’identifient de plus en plus à la volonté du Père. Il doit régner dans les coeurs, pour qu’aucun amour n’entrave l’amour de Dieu. Il doit régner dans les corps, qui sont aussi le Temple du Saint- Esprit.
Cette fête a été instituée par le pape Pie XI en 1925. Elle a pour but premier de rappeler le dogme, si méconnu par le laïcisme et le naturalisme modernes, de la royauté inaliénable du Christ. Le but second est d'inciter les fidèles à lutter contre l'apostasie publique.
La fête du Christ Roi rappelle aussi la mission de l'Eglise de rendre concrète la souveraineté de Dieu, pour faire face à la sécularisation de la société ainsi qu’au développement de l’athéisme.