Pardonnez-moi d'ouvrir un fil un peu brouillon. L'actualité m'émeut, alors même si le sujet mériterait d'être un peu plus travaillé, je le sors brut de fonderie.
Il va vite s'avérer que plusieurs sujets sont inclus dans le même, probablement d'autres fils seront-ils ouverts.
Depuis plus de quatre ans, je dis "ça va mal finir". En effet, faire le tour de l'annuaire pour réclamer de l'aide, et s'entendre systématiquement répondre "je ne prends pas de nouveau patient", ça lasse.
Ça lasse les adultes, et manifestement on fait le coup aux enfants aussi. Et cette semaine, ça a effectivement mal fini, j'aurais préféré avoir tort.
Enfin mal fini ... non, il n'y a eu qu'un décès, alors qu'on pouvait en prévoir quelques dizaines. Nous avons eu de la chance.
Mais dans la presse nous avons des échos sur le même type d'événements plusieurs fois par jour, en différents endroits de la planète.
Je n'insiste pas sur le fait qu'un psychiatre sur une radio locale nous a décrit cela très précisément il y a une quinzaine d'années, et que donc tomber maintenant des nues est particulièrement malvenu.
Bon, alors nous allons réagir ?
Eh bien non. J'ai entendu notre premier ministre, il nous a dit que pour proposer un médecin dans un quartier, il faudra en priver un autre quartier.
Ou bien, existerait-il des endroits en France où on n'est pas en pénurie de médecins ?
Eh bien figurez-vous qu'en France, il est encore possible de se faire élire aux plus hautes fonctions sans annoncer combien on va embaucher de profs de médecine, où on va construire les locaux pour les accueillir, quand les cours vont démarrer, quand les élèves vont être prêts pour nous soigner.
D'accord, alors attendons le prochain qui va péter les plombs. Combien de morts cette fois vous croyez ? Dix ? Vingt ?
Vous aurez noté qu'un sujet d'actualité a des répercussions sur plusieurs débats, parmi lesquels le rationnement en médecins décidé par la Sécurité Sociale, diverses sources de violence importées dans le pays, la priorité continument accordée en politique au nombre de zéros dans les chiffres d'affaires des grands groupes, la tendance de politiques à tirer chacun de son côté, déroulant ainsi le tapis rouge à ceux qu'ils n'arrêtent pas de pourfendre, et je m'arrête pour reprendre mon souffle.