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Si vous lisez l'Ancien Testament, vous avez des tas d'histoires où les Juifs exterminent des tas de peuples étrangers (=qui ne partagent pas la Foi, que par ailleurs ils n'ont eux-mêmes pas tellement), récits qui relèvent de la mythologie, l'histoire (la discipline) l'a prouvé.
Dans cette région, berceau des trois monothéismes, le fait de massacrer est tenu pour un prestige, l'idée de paix et d'amour est marginale. On peut objecter le cas de Jésus-Christ, mais ça ne peut être que pour évoquer le décalage énorme entre Son message et la pratique effective de ce que j'allais appeler Ses clients.
Mais ce qui me paraît beaucoup plus important que la légèreté au mieux, les petites malversations intellectuelles au pire, c'est le retour sur les fameuses "guerres de civilisation" chères à Jean-Marie et à Eric. Le fait qu'ils veulent nier, à savoir le sujet de ce fil, c'est-à-dire que l'écrasante majorité des meurtres de musulmans visent d'autres musulmans, appelle quand même quelques réflexions, un peu plus qu'un bottage en touche.
Israël c'est les méchants, OK, mais les Arabes (Syrie, Iraq pour n'évoquer que la période actuelle) n'ont pas besoin de ça pour se faire des guerres internes dont les morts se comptent par centaine de milliers.
J'en conclus que les guerres de civilisation dont parlent nos deux compères sont de la carabistouille. C'est faux, que les gens s'entretuent parce que leurs civilisations ne se ressemblent pas (et que donc on ne peut pas accepter de bou..., euh, de Nordafs sur notre territoire).
La réalité anthropologique, c'est qu'on s'entretue d'autant plus qu'on est plus semblable.
Vous y comprenez quelque chose, vous, à la différence entre des musulmans sunnites et des chiites ? Vous comprenez comment chez nous, on s'est entretué pendant deux siècles, avec des guerres civiles terribles, meurtrières et atteignant des degrés de cruauté inédits, entre des gens qui n'étaient pas d'accord sur la question de savoir si le Christ était réellement dans l'Eucharistie, ou s'il fallait le prendre comme une métaphore ?
On se castagne avec ceux qui nous sont le plus proches pour des raisons évidentes, géographiques : comparez le nombre de fois dans l'Histoire où nous avons été en conflit avec les Anglais ou les Allemands, et celles où l'on a affronté les Japonais ou le Pakistan. Bref, l'idée qu'on se tape dessus parce que l'on ne se ressemble pas est une erreur. Le plus souvent, ce ne sont pas les plus étrangers qui font le problème. Ce sont des thèses racistes, rien d'autre.
Il y a un domaine, un peu différent mais relevant du même type de raisonnement, où je suis franchement écoeuré par l'extrême-droite (et singulièrement Jean-Marie) : le viol. Quand je vois le traitement qui en est fait par cnews (c'est auprès de cette chaîne que je m'informe sur le point de vue d'extrême-droite) pour essayer de mettre systématiquement tous les viols sur le compte des Arabes et des Noirs, ça me colle la gerbe, j'avoue. Genre : le viol, ce ne peut être qu'un truc d'étrangers. Puisque l'immigration est responsable du chômage, de la délinquance, de l'échec scolaire, de l'insécurité, du laxisme judiciaire, de la fraude sociale, des accidents de la route, des épidémies, des inondations, des attaques de moustiques-tigre, des punaises que Pascal Praud détecte etc., pourquoi pas aussi des viols et de leur prétendue augmentation? Alors qu'encore une fois, le problème du viol, ce n'est absolument pas celui des étrangers (au sens large : les gens qu'on ne connaît pas, quelle que soit leur nationalité), c'est le problème de la famille. Dans l'écrasante majorité des cas, c'est en famille qu'on viole. Ou dans le milieu proche : à l'école, au gymnase etc. Avec des gens qu'on connaît et pas un Arabe qui tombe du ciel comme ça juste pour vous violer. Non, c'est le prof de gym, c'est le frère ou le père, c'est le prêtre, etc. et pas des satyres éveillés par quelque Puissance maléfique anti-française.