Le « tout sauf Trump » s’organise chez les républicains
Trop tard, trop peu ? Au lendemain du Super Tuesday, mardi 1er mars, la perspective d’une victoire de Donald Trump aux primaires républicaines ne fait plus rire les dirigeants de son parti. Ces derniers ont décidé de tenter le tout pour le tout pour freiner l’ascension de M. Trump. Pour nombre d’entre-eux, son investiture serait synonyme de défaite à l’élection présidentielle américaine du 8 novembre.
Mitt Romney, le retour
Mitt Romney compte s’en prendre à l’homme d’affaires. Candidat malheureux en 2012 face au démocrate Barack Obama, Mitt Romney parlera jeudi, depuis Salt Lake City, dans l’Utah, à 10 h 30 (17 h 30, heure de Paris) quelques heures avant un débat sur Fox News, vendredi (à 3 heures du matin à Paris) entre Donal Trump et ses trois derniers rivaux, Marco Rubio, Ted Cruz et John Kasich.
Cette intervention témoigne de l’inquiétude des républicains face à la rhétorique du milliardaire. L’entourage de Mitt Romney, 68 ans, indique que l’ancien candidat s’inquiète de voir Donald Trump représenter le Grand Old Party en novembre. Dans un tweet railleur, M. Trump demande pourquoi Mitt Romney avait quémandé le soutien de Donald Trump en 2012.
Mardi, à Washington, le président de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, qui présidera la convention de juillet, a lancé une mise en garde. « Si une personne veut être désignée par le Parti républicain (…), elle doit rejeter tout groupe ou cause fondé sur le sectarisme », en référence à la difficulté apparente de Donald Trump à désavouer le soutien que lui a apporté David Duke, un ancien gourou du Ku Klux Klan.
Des PAC républicains contre Trump
Trois comités d’action politique (Political Action Committee, PAC), Our Principles, American Future Fund et le Club for Growth veulent attaquer Donald Trump pour inverser la dynamique dont il bénéficie avant les deux grandes échéances de mars. Après les primaires républicaines du 8 mars et du 15 mars, l’essentiel des délégués permettant d’emporter l’investiture républicaine seront alloués :
Le 8 mars : 19 délégués au caucus d’Hawaï, 32 délégués pour la primaire de l’Idaho, 59 pour celle du Michigan, 40 pour celle du Mississippi ;
Le 15 mars : 99 délégués en Floride sur la base du winner-takes-all (« le gagnant rafle tout » : le candidat arrivé en tête remporte la totalité des délégués), 69 dans l’Illinois, 52 dans le Missouri, 9 pour les Îles Mariannes du Nord sur la base du winner-takes-all, 72 en Caroline du Nord, 66 dans l’Ohio, sur la base du winner-takes-all.
Le New York Times rapporte que plusieurs soutiens financiers du Parti républicain ont organisé, mardi 1er mars, une téléconférence pour réunir des fonds afin de lancer cette campagne. Parmi les participants figuraient le gérant de fonds d’investissement Paul Singer, le copropriétaire de l’équipe de baseball des Chicago Cubs Todd Ricketts et Meg Whitman, la directrice générale de Hewlett-Packard Enterprise.
Our Principles, mené par Katie Packer, ancienne responsable de l’équipe de campagne de Mitt Romney, va augmenter ses levées de fonds et lancer des campagnes quotidiennes contre l’homme d’affaires avant les prochaines primaires. Tim Miller l’ancien porte-parole de Jeb Bush qui a rejoint Our Principles, entend aussi s’attaquer aux partisans de M. Trump, comme Chris Christie.