Just et qu'elle devait maintenant prendre des risques pour prendre l'avantage.
Bien qu'elle ait surpris et désorganiser les Russes, en plus de révéler une fois de plus leurs faiblesses et leur lourdeur, cette offensive interroge tout de même, et pas grand monde ne semble en comprendre les objectifs. Alors ça glose, à Paris, Kiev, Washington, Londres ou Moscou...
Passé l'audace du moment de surprise, c'est une opération vouée à l'échec sur le moyen terme, les Russes mettront le temps, mais ils bouteront l’Ukrainien hors de Russie. Kiev aurait parait-il engagé des troupes aguerries et nombreuses dans l’espoir que les Russes dégarniraient le front Est, ce qu'ils n'ont pas fait, et où ils continuent à enfoncer les lignes ukrainiennes inexorablement. Échec sur ce plan, déjà.
Par apport à l'audace de l'offensive, pas grand monde ne doute du soutien occidental dans la préparation, et l'afflux de matériels dernièrement en prévision du coup de force en renforce l'idée. C'est ce que disait hier dans C dans l'air le journaliste Anthony Bellanger, qui n'est pas réputé pour être anti-Kiev, langue de bois (comme nombre de participants à cette émission de propagande) et qui est plutôt pointu sur le sujet. Idem avec le général Trinquant quand celui ci déclarait qu'une fois le rouleau compresseur russe mis en route, la tâche sera bien difficile pour les Ukrainiens.
La journaliste du Monde n'a rien dit qui mérite d'être retenu, c'est une journaliste du Monde...
Il se dit aussi que cette offensive voudrait amener les Russes à plus de modestie en cas d'ouverture de négociations, et que ces territoires conquis pourraient peser dans la balance. Pourquoi non. Patatras ! Tonton Vladimir a fermé toute négociation avec Kiev, et a annoncé qu’ils paieront cette audace. Idem pour l'opinion russe que cet assaut ressoude et dont la haine envers l'Ukrainien n'en finit plus de croître... Un échec, encore.
Quant à ceux qui devinent des craquelures dans l'appareil d'état ou dans la population russes, se réfèrent à Prigojin, Navalny ou Bakounine, il est fort possible qu'ils aient à attendre encore longtemps avant que le régime ne s'effondre ou que le peuple se soulève. Tout est sous contrôle, le peuple russe est docile et obéissant. Limite amorphe...
Bref, l'Ukraine a envoyé à la castagne des soldats vaillants et courageux alors que la logique aurait voulu qu'elle concentrât ses forces pour contenir les Russes dans l'Est où elles reculent. Eh bien non ! Pour un pays dont les ressources en hommes s’amenuisent, le défi est très surprenant. Cela va encore prolonger la guerre, renforcer la Russie dans ses volontés de conquêtes territoriales sans concession, ruiner encore et toujours plus l'Ukraine, sur de très nombreux plans. Si l'idée était le coup au moral, ça parait compromis...
Et qui sait si ça ne va pas finir un jour par lasser les occidentaux dont la fidélité est à géométrie variable, surtout celle de ces crevards de Yankees (les autres suivront, comme d'habitude) qui prendront conscience que cette guerre emmerde tout le monde, coûte du pognon à tout le monde, quoi qu'on en dise et pense, et surtout, malgré toute l'aide apportée à Kiev, n'a toujours pas fait plier la Russie que tout le monde voulait voir à genou à l'été 2022 avec un Poutine mourant de milles maladies.
Il arrivera bien un jour où il faudra négocier... Et que restera-t-il de l'Ukraine, à ce moment-là, même si elle arrive à capitaliser sur cette offensive ? Pas grand chose, en définitive...
A qui profite le crime, vraiment ?...