L'IVG, en tant que nouveau droit de l'homme doit donc être inscrit dans notre constitution. Je ne conteste pas que dans la plupart des sociétés humaines, il existe un moyen pour les parents de se débarrasser d'un enfant, ou d'un embryon, que ce soit l'infanticide, l'exposition ou l'avortement, mais je ne crois pas que cela suffise à en faire un droit qui découle de la nature de « l'homme » -être humain, si vous préférez-.
Cette question, en accord avec notre idéologie d'Etat, a-t-elle encore un sens ? Il me semble plutôt qu'aujourd'hui, nous en sommes au point, où si je veux défendre un droit, j'affirme qu'il s'agit d'un droit de l'homme, et basta.
Pour ceux qui pleurent sur les quelques 200 000 par an, me semble-t-il, qu'ils se consolent, je ne crois pas que nous y perdions le sel de la nation, si l'on tient compte des parents, même si en les remplaçant par l'immigration, nous n'y gagnons peut-être pas plus non plus. Ce serait intéressant de savoir ce qui est préférable en termes de ressources humaines ou capital humain.
Certes, le sujet est devenu un peu plus difficile depuis « les heures les plus sombres » du XXème siècle, mais après tout pourquoi une société ne pourrait-elle pas se soucier de son matériel humain, surtout quand de facto elle en admet le principe en pratiquant l'IMG.
[supprimé] Il faudrait rappeler à @filochard que les lois françaises n'ont jamais d'effets rétroactifs, sauf exception dans un passé peu glorieux des lois scélérates de Vichy contre les juifs.
Je peux citer un exemple après Vichy : l'indignité nationale. Mais, vous savez, dans ce cas, vous trouvez toujours quelques spécialistes du droit, pour le justifier. A Nuremberg aussi, il y a un petit problème de rétroactivité pour le crime de « génocide », mais voyez-vous, « nouveau » crime impliquerait que l'argument de la rétroactivité ne s'applique pas. Derrière cette histoire d'ancien ou de nouveau crime, une partie de la légitimité de Nuremberg, procès au nom des droits de l'homme, se joue : il est très important que ce soit un nouveau crime, et que l'opinion contraire soit hétérodoxe, chassée.
Il en va des droits de l'homme, comme de toute idéologie ou religion : quand elle devient gênante, il y a toujours moyen de trouver quelques spécialistes qui peuvent nous arranger. Les sentiments et l'indignation sont premiers, le raisonnement vient après dans ces cas-là. Peut-être même pourrions nous parler de consensus des sentiments, ou fondé sur les sentiments : un bon exemple pourrait être le préambule de la DUDH.
Le matériel étant le même quelle que soit les idéologies ou religions, l'homme, quand une critique des droits de l'homme, de leurs défenseurs, institutions... aussi virulente que celle que connaît l’Église verra le jour, il en restera la même chose : le ridicule, et des ruines fumantes. Si je puis continuer, le fait que nous ne disputons plus sur la question de ce qui est droit naturel, que nous préférons parler de droit « fondamental », est peut être déjà un symptôme de l'affaiblissement de cette croyance.
Croyez-le ou non, malgré mon message, assez virulent certainement, ma principale incohérence consiste à penser que droits de l'homme, Eglise, islam... peu importe l'idéologie, cela vaut probablement toujours mieux pour une société que l'individualisme poussé à ses dernières conséquences. C'est une autre façon d'affirmer que les sociétés humaines pour vivre ont besoin de croyances communes, d'une idéologie partagée...et par suite protégée aussi probablement : ce dernier élément s'accorde plutôt bien avec beaucoup d'idéologies, mais pas avec certains articles de la DDHC, qui oublie certainement qu'une idéologie pour rester forte dans une cité a besoin de l'intolérance, de la chasse, de persécution. Cela ne nous empêche pas de le pratiquer, mais à plus faible intensité : le ridicule et la disqualification remplacent le sang. A trop forte intensité, qui sait, la contradiction deviendrait peut être trop évidente...
1- Rappelons que la question de la rétroactivité est liée à l'article 8 de la DDHC.
2- https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/