Malouin
Je répondais à votre déni que la France soit libérale, pas néo-libérale.
Je pense n'avoir aucun mal à distinguer la différence entre les deux ni le changement anthropologique qui l'accompagne. En fait c'est vous qui ne semblez y voir qu'un dévoiement au service du marché, alors que ce n'est qu'une conséquence qu'on observe d'ailleurs encore assez peu en France.
Considérez par exemple l'idée qu'Africains, Arabes et Français soient interchangeables et que le pouvoir français n'aurait pas à favoriser les premiers. Ou bien l'idée que si des pauvres ou des ados veulent se suicider, ou des enfants prendre des hormones amputant leur développement, ou des couples homos acheter des enfants, et bien qu'on les laisse faire au nom de la liberté.
Le néo-libéralisme est fondamentalement une interprétation maximaliste du libéralisme classique. Cela change tout, mais c'est bien cela le postulat de départ, dont découle l'aspect économique. Il prend bien davantage racine chez l'intelligentsia que chez les lobbies. Il est né de la réaction de la classe médiatico-culturelle et politique à la Shoah, d'un fanatisme théoricien, et de leur volonté de consolider leur pouvoir contre le peuple, bien plus que d'une recherche d'enrichissement de quelques uns. Le néo-libéralisme est de gauche.
Enfin je vous engage à vous défier du mot "démocratie" : le peuple n'a jamais eu d'autre pouvoir que d'arbitrer la répartition du seul pouvoir exécutif et législatif entre les principales factions de la polycratie, ce qui est un bien maigre pouvoir. D'autant que tout est contrôlé en amont par la fabrique du consentement, via le simulacre de réalité que nous dépeint la polycratie à travers ses fictions et ses médias ("il y a 3% de musulmans, et les complotistes, les fake news, les quarts d'heures les plus sombres de notre histoire"), et en aval par le surplomb des institutions judicaires.