marcopolo
Vous posez la question de l'échelle de la communauté (ethnie, nation, humanité) pour prétendre qu'il n'existerait pas de frontière bien délimitée entre universalisme et préférentialisme. C'est faux : le préférentialisme revendique une différence, l'universalisme une indifférence. La limite du genre humain n'est en effet pas revendiquée, mais imposée d'elle-même pour des raisons biologiques.
Vous mentionnez ensuite les pays africains comme un exemple négatif de préférentialisme, mais le tort des pays africains est au contraire d'être fondé sur l'universalisme : si chaque ethnie avait son propre état-nation, plutôt que des institutions prétendant gouverner chacun avec indifférence, tout en faisant inévitablement preuve de préférence, les pays africains ne seraient pas dans un tel marasme.
Ensuite vous relevez que les identités sont des constructions politiques. Sans aucune doute, et on pût ajouter l'importance qu'elles soient en harmonie avec le territoire, contrairement aux confettis africains. Mais que ce constructivisme ne soit pas le prétexte à prétendre qu'après quelques siècles Africains et Français auront formé un nouveau peuple, et que cela légitimerait alors les centaines de millions de sacrifices qui auront été exigés : cela n'arrivera pas (exode, pas hybridation), et cela ne légitimerait pas.
Enfin vous faites une opposition entre défendre ses électeurs et défendre son pays. Mais le mot pays est ici ambivalent : parle t-on du peuple dans son ensemble, ou bien d'institutions abstraites auxquelles le peuple doit être sacrifié ? Le premier est ce à quoi j'aspire, le second est ce que nous avons sous l'empire universaliste du Bien.