Alex7
Non, là ce n'est tout simplement pas tenable. Si nous lisons la Déclaration la plus célèbre, la nôtre :
Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.
En conséquence, l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les droits suivants de l'Homme et du Citoyen.
C'est assez clair je crois, et je ne cite pas la Déclaration américaine antérieure (1776), les bondieuseries étant systématiques chez eux.
Après on peut ergoter comme quoi l'Etre Suprême, ce n'est pas Dieu au sens chrétien. OK mais ce n'est pas non plus mon beau-frère, et au vrai, c'est plus proche de Dieu que de Gérard (tous les beau-frères s'appellent Gérard).
On peut arguer, plus sérieux, que les Droits de l'homme se soutiennent d'eux-mêmes et n'ont nul besoin d'une caution divine pour valoir. Ils se prévalent en effet de la loi naturelle - de la nature de l'homme et de la société humaine.
Mais cela interdit de parler d'un "rejet total", c'est trop schématique, démenti par les textes, et surtout décontextualisé.
De fait, les Constituants ne voyaient pas de contradiction entre leur entreprise et la présence divine.