En 2017 les perdants du 1er tour avaient eu la pudeur de prendre un moment, de faire semblant d'hésiter, avant d'appeler les uns après les autres à voter Macron.
Cette année, plus aucune pudeur, tout le monde se précipite.
En quelques heures tout est bouclé, c'est le raz de marée pro-Macron. Pour une petite place au gouvernement ou une faveur pour les investitures aux Législatives.
Ou tout simplement -tout lâchement serait plus juste- pour être du camp du bien.
Tout ça je le savais -nous le savions- et pourtant ça me (nous?) dégoute toujours autant.
Alors que faire dans quinze jours?
Faut-il se joindre à la marée des rats pour se donner l'illusion de faire partie du bloc des "gagneurs". Etre enfin du côté de "l'élite". De ceux qui méprisent les prolos, les loosers, les inadaptés de la mondialisation. Tous ces gueux qu'il faut rééduquer à coup de trique?
Ou bien se faire violence et se boucher le nez avant de se tourner vers la bande à Marine, vers tous les sous-Poutine qui se rêvent en grands timoniers d'une France éternelle fantasmée?
Des deux côtés, c'est déprimant.
Mais à la réflexion, la bonne option tactique c'est Le Pen. Pour la simple raison qu'elle n'arrivera à rien avec un programme tellement incohérent qu'il en est inapplicable. Et que tous les pouvoirs intermédiaires lui mettront des bâtons dans les roues et la ramèneront à la raison.
Au moins pendant 5 ans on aura pas un Macron et ses sbires pour nous expliquer comment se moucher dans sa manche et s'autoriser par écrit à faire sa ballade d'une heure, sous peine de sanctions pour les contrevenants. On aura la possibilité, pour ceux qui le veulent bien, de redevenir adultes.
Alors, je risque le coup et ce sera Marine. Après tout, le risque c'est la vie.