[supprimé]
Que Pétain soit encore vénéré de nos jours, est une affirmation qui doit quand même être modulée par ce qu’il a été pour une partie de la population. Dans l’Histoire « officielle », celle que l’on n’apprend plus aux enfants depuis que Giscard, qui se prétendait d’Estaing, l’a pratiquement chassée des programmes scolaires, l’on tente de mettre dans le crâne des enfants une histoire simplement militaire. L’armée allemande a battu les autres armées, et il a fallu un général rebelle, les alliés, et l’escadron Normandie - Niémen, pour restaurer la situation et la République. Ne manque plus que la Résistance dans laquelle la majeure partie de la nation s’est brillamment illustrée, et un prétendu soulèvement de la population française en général et parisienne en particulier, pour chasser les les Chleuhs, et l’affaire est bouclée.
C’est vrai pour une petite partie de l’Histoire. Toute petite partie. Mais présenté ainsi, c’est loin de la réalité.
En France comme dans les autres pays européens, en 1940 le pouvoir civil était assuré par une minorité possédante et bourgeoise. Cette minorité, c’est-à-dire le monde des affaires et le Capital en général, énergiquement secondés par l’Église catholique comme c’est le cas depuis l’Empereur Constantin, ne s’était pas encore remise de la Révolution de 1789, des versaillais à Paris depuis la Commune, ou de la courte vie du Front Populaire.
Et la quasi-totalité de ces gens-là a vu dans la « restauration de la patrie » initiée par Pétain, une action quasi divine. Une vengeance à la foi de D.ieu et du Capital envers la populace à laquelle les gueux de la Révolution Française de la Bastille, les Gavroches de la Commune sur les barricades, et les congés payés obligeant les possesseurs d’usines à financer des congés payés à leur main-d’œuvre, leur étaient encore restés coincés du côté du larynx.
C’est une tautologie et sociologiquent une évidence, mais les officiers français de l’époque se sentaient beaucoup plus proche des officiers allemands d’en face, que des ouvriers français.
C’est pourquoi lorsque Pétain est parvenu à obtenir d’Hitler qui au départ n’en voulait pas, la mise en place de la Collaboration, la bourgeoisie française y a vu une divine surprise. Et s’est précipitée dans cette collaboration, pour, la plupart du temps, y trouver force revenus. Et durant toute la guerre cette bourgeoisie, assisté par l’église catholique, a apporté son aide active aux organisations pétainistes.
Après la guerre, astuce lamentable, il n’y avait jamais eu de pétainistes. À les écouter il n’y avait plus eu en France pendant cinq ans que des Résistants. Seule une petite partie, très petite, qui ne pouvait plus mentir parce que c’était trop gros, , s’est retrouvée « pétainiste ». Soit par conviction personnelle, soit parce que leur rôle avait été trop voyant pour passer à l’as. Et encore. Et, suprême gâterie, il n’y a pratiquement pas eu d’épuration en France.
C’est tout naturellement qu’après-guerre se sont regroupés Le Pen Père, ainsi que son prédécesseur dans son emploi de premier de cordée des pro hitlériens, et les rescapés de la Légion des Volontaires Français Contre le Bolchévisme, en uniformes SS, qui sont allés se battre du côté des Carpathes, avec les vert-de-gris. Malheureusement il n’y a pas de Justice Immanente, et une partie d’entre ces « soldats » fantoches et traitres à l’Humanité, ont survécu. Et ils ont constitué le fond de caisse de Le Pen, en se joignant aux survivants des mouvements pétainistes, et aux enfants de ces survivants.
Eux, comme tu le dis, vénèrent Pétain. Pour eux, il fut « Le Grand Homme » du siècle dernier. Mais ils sont relativement peu nombreux. Ce sont les abonnés survivants de la presse-poubelle d’extrême droite. Les autres membres de leurs sectes de néo-nazis ne se réfèrent à Pétain que lorsqu’ils cherchent pour l’un de leurs tracts-torchons une référence connue de la droite, dont les dirigeants furent pratiquement tous, grands patrons et évêques en tête, des fidèles séides de Pétain.
Seuls les fachos d’extrême droite et les gens de la droite de la droite pro-nazie, vénèrent Pétain.