dupont77
Tu as raison, il n’y aurait eu aucun problème. Mais l’Élysée a donné depuis plusieurs semaines à ses sicarios des directives et des arguments de langage allant dans un sens qui tend à souligner, et à amplifier à usage de politique intérieure, le fait que la France est censée diriger pour six mois les réunions des ministres de la commission européenne. Et donc à tenter de faire de Macron une sorte de « Président » de l’Europe. Ce qui de prime abord, ne pouvait pas faire de mal à ses sondages, à quelques semaines de la présidentielle.
Ce n’est que la reprise de l’argument du club des « Jeunes giscardiens », qui tendait à inonder les médias et les affiches sauvages de déclarations disant précisément « Vite, un Président pour l’Europe. Ça urge ! ». Avec en illustration la tête du grand déplumé. Ce qui n’a pas empêché le rigolo qui se prétendait d’Estaing, (quoi que ce soit son père, le quincailler- traficant de devises de Clermont-Ferrand qui ait commencé avec les piastres ), dans l’espoir vain que cela lui permettrait de battre Mitterrand en faisant remonter les sondages du faux nobliau d’opéra- comique. Mais Mitterrand était quand même moins con que Giscard. Et plus vicieux.
Macron a compris à retardement que son coup du drapeau était un cadeau à ceux qui déjà lui reprochaient de faire sa campagne personnelle aux frais de la République, vu ce qu’est sa conduite en la matière depuis six mois. Et devant les réactions qu’il n’avait pas su prévoir, il a fait retirer d’urgence le drapeau européen.
Le drapeau n’est qu’un symbole, mais c’est au nom des symboles que l’on parvient à envoyer les peuples se faire tuer. Le drapeau tricolore est pour les français dotés d’un peu de mémoire de l’Histoire, le symbole du Moulin de Valmy. Mais Macron, et son premier cercle, sont trop jeunes pour avoir compris cela, et n’ont pas appris le B-A BA de la politique normale, c’est-à-dire de celle qui commence sous les préaux d’écoles primaires.
En outre, il faut ramener les choses à leur mesure réelle. Une fois par mois les ministres européens de chaque partie, le Commerce, les Affaires Étrangères, la Santé, la Défense, le Trésor, etc, se réunissent entre eux et se « causent ». Et c’est le ministre du pays en cours de « présidence », par roulement, qui prépare et établit l’ordre de jour de la réunion de la commission concernée, à laquelle il appartient. Après avoir, en principe, pris prélablement l’oreille des ministres concernés des autres pays européens.
« Présider l’Europe » dans ces conditions, est un détournement de sens.