Abba Tu confonds la cause et l’effet. S’il manque du personnel, surtout parmi les médecins, c’est parce que l’Hôpital concerné ne peux pas les payer. C’est donc bien faute de moyens.
Si les hôpitaux recrutent des médecins étrangers, ce n’est pas parce que ces recrutements sont générés par des créations de nouveaux postes. Mais par des postes non pourvus par manque de médecins. Depuis au moins vingt ans, les services d’Urgences des hôpitaux, et nombre d’autres services type d’anesthésie ou médecine interne, sont contraints de se rabattre sur des médecins contractuels, embauchés à des conditions inadmissibles, et payés selon leur origine.
S’ils sont étrangers et ont un diplôme étranger, ils sont embauchés comme contractuels, à moitié prix que leurs équivalents français. Et ils attendent que l’on leur accorde une équivalence de diplôme. Mais beaucoup attendent durant des décennies et se retrouvent à la retraite avant d’avoir obtenu cette équivalence. Mais malgré cela, les conditions qui leur sont faites sont préférables pour eux à celles qu’ils obtiendraient dans leur pays d’origine.
S’ils sont de diplôme français, ils ont bien plus intérêt à travailler en hôpitaux comme « mercenaires », comme médecins remplaçants, payés à la séquence de travail (tant d’heures par jour, ou tant de jours, ou par roulement de tant d’heures). Pour de simples questions de lignes de budget. Ils gagnent en gros le double de ce qu’ils recevraient au même poste avec un statut de médecin hospitalier du même établissement. Mais il est facile aux responsables de service, ou d’hôpital, d’embaucher « à la pièce », au coup par coup, des remplaçants provisoires, ce qui ne créé pas un nouveau poste.
L’on trouve actuellement dans les hôpitaux des internes qui ont terminé leur dernière année depuis au moins dix ans. Mais qui ayant fait accepter par l’établissement d’être rétribués aux conditions des remplaçants, envisagent très sérieusement de rester « remplaçant » ,à leur poste, le plus longtemps possible. Cumulant ainsi les avantages des deux statuts, médecin hospitalier et médecin du secteur privé.
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