jack127 Vous étiez dans "la classe" de Fabrice?
Même pas en rêve! J'étais dans la pub et je n'écrivais rien, à part des courriers à mes clients, que tapait ma secrétaire. J'ai rencontré Bigard grâce à l'amie d'un ami, qui connaissait le comique, dont j'ignorais l'existence peu auparavant. On a quand même causé un peu. Il était très sympa, et ne croyait pas trop en son propre talent. Je l'ai assuré du contraire. En fait, je me suis dit ensuite: "Et dire que, dans les petites salles parisiennes, on découvre des talents inouis que personne ne remarque". Peu après, il a commencé à cartonner.
Je ne l'ai jamais revu. Par contre, j'ai réécouté en boucle son sketch sur les chauves-souris, qui m'avait beaucoup impressionné. En revanche, il a vite abandonné d'autres sketchs qui me faisaient beaucoup rire aussi.
Je n'ai commencé à écrire qu'après ma faillite. J'ai du apprendre à taper, ce qui n'était pas évident. J'habitais en Bretagne. Mon voisin était le patron d'un site internet payant. Je lui ai passé mon recueil de chroniques, et il m'a fait travailler. (15E la brève! Le Fopo en a eu des centaines gratis, du coup, mais c'est de bon coeur). A part ça, j'ai correspondu un temps avec Guy Carlier, qui est adorable, bien qu'ami de Nadine Morano. J'ai même publié une chronique dévastatrice sur ce sujet sur un autre site. (Je sais, c'est tout sauf glorieux). Carlier m'avait proposé de déposer mes textes à Inter, mais je préférais attendre, car je n'étais pas encore au niveau. Ca se passait en 2004. Le concurrent m'avait conseillé d'apprendre à taper correctement, le seul conseil que j'ai suivi. J'espérais alors être édité, vu que j'étais passé au roman. Bide intégral. Je n'ai pas osé reprendre contact avec Carlier.
J'ai essayé de publier mon premier roman, puis, plus tard, mon chef d'oeuvre (ça devait être le vingtième). C'est très réussi, car on pleure autant qu'on rit. L'absence de réponses des éditeurs m'a convaincu du fait que mieux valait oublier le fric et la célébrité. L'un de mes meileurs amis publie à compte d'auteur, mais ça représente un travail de ouf, pour trois francs six sous. Il passe son temps dans les librairies, pour des séances de signatures. Perso, j'en ai marre de fourguer des trucs. J'ai fait ça toute ma vie. Quand on dirige une boîte, on passe son temps sur la route. Je n'ai plus envie. Et ma retraite me permet de vivre sans rien faire. (de gratifiant pécunièrement). Quant à la notoriété, je l'ai déja eue jadis, mais pas en tant qu'artiste. Je m'en fous. Quand on perd tout, on réalise à quel point on s'illusionnait peu auparavant.