Bien sûr, on parle beaucoup de la possibilité de quitter notre chère Union, mais comment le ferait-on concrètement ?
Il faut considérer que les Anglois ont quitté l'Union avec relative facilité, dû au fait qu'ils n'avaient pas l'euro. Or nous, on a l'euro. Et cela change tout.
Mais commençons par le commencement :
1) Il sera tout à fait impossible de quitter l'Union ou l'euro sans la "légitimité démocratique", donc sans référendum. Une telle décision unilatérale du Président aurait un impact trop brusque sur les relations internationales et une contestation très forte. En revanche, un président élu avec un programme clair et explicite de quitter l'Union (Asselineau par exemple) pourrait nous faire sortir sans référendum (puisqu'il aurait déjà la légitimité du vote électoral).
2) Quitter l'Union reviendrait à reprendre des pans importants de souveraineté transférés par l'Etat, le plus notoire étant le pan monétaire. Il faudrait donc retrouver des compétences et une expertise qui s'est nécessairement perdue au fil des ans.
3) Quitter l'Union annulerait un nombre dantesque de règlements et provoquerait une sorte d' "anarchie juridique", surtout considérant que bon nombre de nos règlementations seraient remises en question, car directement issues des Directives et Règlements de l'Union.
4) Quitter l'euro aurait un impact très fort sur cette monnaie et donc sur l'ensemble des pays européens (et sur l'épargne de nos chères personnes âgées que nous aimons tant).
5) Quitter l'Union sans quitter l'euro (et viceversa) semblerait assez étrange, mais ce ne serait pas théoriquement impossible.
6) Si la France quittait l'UE et l'euro, ces systèmes exploseraient probablement dans les années suivantes. Et l'Allemagne devra trouver une autre façon de dominer l'Eur-- je veux dire, elle devrai trouver des nouvelles façons de fabriquer le consensus européen.
7) Une grande partie de la population approuverait cette décision. Les journalistes, universitaires, magistrats, s'y opposeraient de parole, mais si l'intellectuel a une qualité, c'est de s'adapter rapidement à la nouvelle main.
En conclusion :
- La décision de quitter l'Union serait une seule (référendum)
- Concrètement, il faudrait quitter l'Union par étapes, en récupérant une à une les souverainetés perdues, tout en s'assurant de consolider ces souverainetés retrouvées.
- Le travail sur les réglementations serait très grand, ça fera manger les juristes pendant un temps.
- Quitter l'euro devrait faire l'objet d'un deuxième référendum ou, à la limite, se faire en dernier (quand l'on sera suffisamment préparés)
- Il serait important de proposer, en parallèle, un nouveau système européen solidement ancré sur le modèle de la Confédération et sur l'égalité des Etats membres.
- En revanche, la France pourrait se tourner davantage vers la Francophonie et moins vers l'Europe.
- Il faudra monter une association pour donner refuge aux pauvres ex-Commissaires européens qui se retrouveraient au chômage chronique.
Ce ne sont que des réflexions à la volée, mais il me semble important de commencer à vraiment traiter la question. Moins focalisés sur les problèmes et davantage sur les solutions.