Abba, tu te débats dans mille tourments. Mais tu existes aussi autrement qu'à travers la maladie.
Tu n'es certainement pas le seul schizophrène à être tombé sur des psys limités qui ne t'ont pas apporté l'aide que tu étais en droit d'attendre.
Tu dis plus haut que tu aimes la vie et tu as raison. Il y a plein de trouvailles dans tes poèmes et je les lis avec plaisir. Tu es aux prises avec des forces que tu ne peux apprivoiser seul. Les médicaments sont une chose mais l'aide de la famille et de l'entourage sont très importants. J'ignore si tu es bien entouré. Tous les jeunes gens atteints de cette maladie n'ont pas la chance d'être soutenus autour d'eux.
Tu connais peut-être un forum réservé aux schizophrènes ( et non à leur entourage).
Voici le lien : https://forum.atoute.org/node/29?f=8
Tu peux échanger avec les autres sur les doses de certains médicaments, sur leurs effets et surtout sur tes angoisses, sur le sentiments que des psys t'ont enfoncés un peu plus en voulant te faire rentrer dans le moule de la normalité sans chercher à comprendre qui tu étais, quel était ton parcours de vie en dehors de l'étiquette d'une maladie qu'on te colle.
Antonin Artaud qui a longtemps eu des délires psychotiques traités hélas comme celà se faisait à l'époque, écrivait : "quand je me pense,ma pensée de perd dans l'éther d'une nouvel espace. Je suis dans la lune comme d'autres sont à leur balcon. Je participe à la gravitation planétaire dans les failles de mon cerveau."
Il s'en prenait au pape, au dalaï-lama,aux asiles psychiatriques avec une violence inouïe. Il reste un immense écrivain avec des oeuvres majeures.
Tu es jeune, ta maladie n'est pas une fatalité. Tu peux l'apprivoiser en l'étudiant, en arrivant petit à petit à désarmorcer certains processus comme les bouffées paranoïaques.L'essentiel est que tu ne sois pas seul sur ce chemin et que tu sois accompagné par les bonnes personnes, par des spécialistes qui ne te regarderont pas de haut mais qui auront la compétence, le tact et la modestie nécessaire pour te permettre de retrouver en toi celui qui a un vrai potentiel et qui aspire à une certaine paix intérieure bien méritée.
Tu garderas peut-être une certaine construction particulière de ta personnalité mais au moins elle ne te coupera plus des autres;
Très cordialement et je te souhaite beaucoup de bien et d'être plus apaisé.
P.S :Je me souviens de la phrase d'un maître de la PNL : "nul n'est obligé de souffrir autant qu'il souffre"