vlaams
1- Nous aimons les explications superficielles : les circonstances comme destin, la généralisation de l'enseignement et la disparition de la sélection à l'école, les jeunes qui deviendraient d'un coup plus bêtes et pervers que leurs parents, par je ne sais quel miracle ; car elles permettent de ne pas remettre en question la qualité de l'instruction et de l'éducation que les jeunes reçoivent dans notre cité, l'acquis : les idées orthodoxes et les auteurs qui les véhiculent, que nous avons appris à aimer nous aussi.
Disons qu'il faut comprendre que l'opinion droite mène les sociétés, que l'hétérodoxe est toujours haï ou sujet de ridicule : ses concitoyens lui reprochent de ne pas aimer les idées qu'ils aiment, d'avoir l'outrecuidance de s'y opposer aussi, peu importe qu'il dise vrai ou non. L'hétérodoxe est toujours paria dans la mesure de son hétérodoxie : plus il se fait hétérodoxe, plus il devient paria, si vous préférez.
2- Permettez-moi une seconde remarque, qui nous emmène un peu plus loin que votre propos. La meilleure condamnation possible pour un auteur hétérodoxe, surtout s'il est pertinent, est de le laisser tomber progressivement dans l'oubli, de faire comme s'il n'avait pas existé, pas de disposer d'un index. Les générations postérieures ne soupçonnent ainsi même pas l'existence d'une critique possible et pertinente de l'orthodoxie.