[supprimé]
Grochat, tu écris : « l'eau est aussi facturée par les régies municipales ou les sociétés municipales. Il n'y a donc pas de différence entre public privé, et capitalisme versus socialisme ».
Jugement catégorique, mais totalement faux. Une commune ou une collectivité locale, ou une agglomération de communes, dans ce cas c’est la même chose, ont deux possibilités pour assurer le service des eaux de leur secteur.
Soit, ce service est assuré en régie. Dit aussi « en Régie Directe ». Dans ce cas la commune (ou l’une des deux autres entités) entretient le réseau, distribue l’eau, et facture aux consommateurs le prix de cette eau et de ce service. Mais ce prix facturé est limité au prix de revient réel de ce service. Limité à deux postes : c’est-à-dire au prix de l’eau, auquel est ajouté le prix de revient de l’entretien du réseau. La commune ne fait pas de bénéfice sur cette partie de l’opération.
Il se produit souvent, surtout dans les petites communes et collectivités, que la facturation, c’est à dire l’établissement matériel de la facture, est assurée par la commune, généralement- par une employée de la mairie, mais le recouvrement par la perception locale. Dans de nombreuses petites communes, tous les recouvrements, et pas seulement l’eau, sont assurés par la Perception locale.
Soit, pour différente raisons pas toutes très avouables, loin de là, la commune, ou la collectivité, préfère confier la gestion de son réseau à une entreprise privée. La Saur de Bouygues par exemple. C’est une Délégation de Service Public. Sur le fond, en gros et en dehors des investissements dans l’installation et le réseau, qui résultent d’un type d’investissements spécifiques n’intervenant pas dans le prix de revient réel de l’eau, et le prix de revient de l’entretien et de la distribution sont les mêmes.
Dans ce cas la société privée va calculer, facturer et percevoir elle-même le montant des factures. C’est à dire le prix de revient réel de l’opération d’entretien et de distribution d’eau. Mais en y rajoutant évidemment le montant de ce qu’elle estime devoir recevoir en paiement de sa prestation. Ce qui va constituer sa marge bénéficiaire, le rendement boursier de ses actions, le montant des dividendes donnés à ses actionnaires.
Le fonctionnement du réseau de distribution d’eau va coûter sur le fond à peu près le même prix au consommateur, que ce service soit effectué en régie directe ou par le privé. Mais si c’est par le privé, le consommateur va payer en plus la part des factures qui va aller dans la poche des actionnaires de la société privée. Part qu’il ne payerait pas si ce service était assuré en Régie Directe. La société privée coûte donc nettement plus cher au consommateur que la Régie Directe. Et parfois dans des proportions énormes. Simple au double est un classique.
Ce n’est pas pour rien que les plus grands scandales dans le fonctionnement des accords financiers entre des communes et des sociétés privées chargées de Délégation de Service Public, ont toujours concerné d’abord la distribution d’eau. Et ensuite seulement la gestion des déchets ménagers.
C’est très loin d’être la même chose pour le consommateur.
En outre, toute ta digression est basée sur des erreurs. Tout ce qui concerne les recherches des sources, les installations, le renouvellement des conduites municipales ou des installations, tout ce qui n’est pas l’eau elle-même, n’a rien à voir avec le prix de l’eau. Cela dépend de budgets et d’investissements différents. Certains contrats commune-gestionnaire privé, prévoient des possibilités de renouvellement de parties du réseau, ou des travaux spécifiques, mais le financement y relatif dépend toujours, comme déjà dit, de lignes du contrat spécifiques, et n’a rien à voir avec le sujet de la prétendue (par toi) égalité financière des deux systèmes pour le consommateur.
De plus, tout ce qui concerne le traitement des eaux usées est encore une chose différente, et ne concerne pas le prix de l’eau elle-même. Et mieux, elle fait partie d’une facturation différente. Comme les investissements réalisés à rembourser, ou la part que la commune rajoute de son propre chef au titre de ses besoins. C’est le plus souvent facturé avec les taxes d’assainissement. Mais il s’agit de choses différentes, facturées différemment et séparément, et qui n’ont pas de rapports l’une avec l’autre, en dehors de ce que la quantité d’eau taxée au titre de l’assainissement est généralement (en dehors des agriculteurs) la même que la quantité d’eau consommée. Même si une part importante de cette eau ne sera pas assainie.
Mais dans l’histoire politique de la France, les services sur lesquelles les plus énormes arnaques ont toujours été réalisées aux dépens des citoyens, c’est sur l’attribution des contrats de distribution d’eau à des sociétés privées. Par des maires et des hommes politiques qui en tiraient de gros profits, parfois un peu au bénéfice de leur parti politique, mais le plus souvent à leur bénéfice personnel.
Chaque distributeur d’eau en France a eu, et a toujours, un service complet destiné aux « relations amicales » entre les maires, le plus souvent de droite, et leur entreprise.
Éreinter Corsica et le traiter de semi-débile est ton droit le plus strict. D’ailleurs, j’ai peur que cela m’est arrivé à moi aussi. Mais avant de faire cela et de faire semblant de savoir et de donner des leçons, regarde d’abord si tu connais vraiment la question dont tu voudrais traiter. Cela t’éviterait de grouper trop d’erreurs dans un même message. Par manque de réflexion et ignorance du sujet.