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La thèse de Reynouard est à replacer dans un contexte historique spécifique. Celui de la lutte du parti communiste et des pétainistes limousins, paradoxalement associés pour tenter, pendant et après la guerre, d’éliminer Georges Guingouin.
Guingouin a été le premier résistant de France, littéralement, puisqu’il a créé le premier maquis français en Limousin, et ce, le jour même de la déclaration de Pétain faisant « don de sa personne à la France ». Préfet du Maquis, il a été, de très loin, le principal personnage de la Résistance dans le Centre Ouest. Mais bien que membre actif du parti communiste local avant-guerre, c’est contre les communistes qu’il a dû se battre autant contre les pétainistes et les allemands. Contre les communistes qui ne voulaient pas de maquis jusqu’à ce que les verts de gris envahissent la Russsie. Contre les pétainistes qui ont profité de la défaite pour prendre en Limousin le pouvoir aux socialistes qui le détenaient depuis le 19° siècle.
Le conflit entre les communistes et les pétainistes d’un côté, paradoxalement totalement alliés contre Guingouin et l’organisation de Résistance (pourtant communistes et s’en réclamant) de Guingouin et de ses maquis, nettement plus forts et mieux installés dans la lutte que les communistes orthodoxes du Komintern, est allé très loin. Jusqu’à différentes tentatives graves d’élimination physique de Guingouin. D’abord par des dénonciations auprès des allemands et de la police pétainiste des réseaux de Guingouin. Ensuite par des tentatives d’assassinat pures et simples. Pendant la lutte contre les allemands dans la vie du maquis. Puis après la Libération ou le parti communiste s’est allié aux pétainistes locaux, les juges par exemple, passés directement de leur rôle d’assistants de Vichy, à celui de pourfendeurs de la Résistance. Résistance qui voulait faire reconnaître leur rôle de collaborateurs actifs de Pétain et des allemands, et leur demander des comptes.
Les juges pétainistes sont devenus évidemment subitement gaullistes à la Libération. Avec la complicité des communistes, qui voulaient toujours la peau de Guingouin, le plus important résistant réel du centre de la France, mais qui avait ignoré les ordres du parti, communistes et pétainistes reconvertis unis sont même parvenus à faire arrêter Guingouin. Celui qui avec ses maquis avait libéré Limoges et le secteur limousin. Et en prison à Limoges, durant sa détention, ils ont tenté à au moins deux reprises de l’assassiner.
Dans les années et les décennies qui ont suivi, et dans les faits et les esprits c’est encore vrai aujourd’hui en Limousin, les communistes pour insubordination, et les enfants des pétainistes de l’époque, tentent toujours de faire endosser à Guingoin tous les péchés du monde. Et la seule chose qu’ils ont trouvé parce que l’on n’a pas de réponse, c’est d’essayer de faire croire que le Massacre d’Oradour est imputable à Guingouin. Parce qu’en Centre France et surtout en Limousin, la Résistance est synonyme de Georges Guingouin. Imputer une connerie à la Résistance, en Limousin c’est l’imputer à Guingouin. Et attaquer la statue de Guingouin, c’est venger un peu le parti communiste de l’époque de la guerre et du pacte germano-soviétique, et venger un peu la bourgeoisie locale qui a toute été plus que pétainiste et plus que collaborationniste.
L’on n’a aucune certitude en ce qi concerne la raison qui a amené les S.S. à s’arrêter près de Limoges pour brûler Oradour. Peut-être simplement une manifestation routinière de la Das Reich qui s’est livré à des massacres partout où elle est passée en remontant du midi et montant vers la Normandie du Débarquement. La das Reich venait de faire cela systématiquement pendant deux ans, partout où elle est passée en Russie. La seule chose dont l’on soit certain, c’est que l’officier qui commandait l’unité massacreuse est parti vers Oradour après s’être entretenu au siège local de la milice avec deux miliciens limousins qu’ils ont guidé jusqu’à Oradour.
Pourquoi ce choix ? personne ne le sait ni probablement ne le saura jamais. Peut-être seulement une rancune personnelle entre l’un de ces miliciens et quelqu’un d’Oradour, ou qui avait des intérêts à Oradour. L'histoire de l'officier allemand arrêté ou tué par la Résistance, est une fable. Peut-être seulement une obscure histoire de cul ou de possession d’un morceau de terrain. Mais une chose est certaine. Cette histoire de tags à Oradour, c’est à l’évidence tenter d’associer une fois de plus l’image de la Résistance à celle d’une exaction que l’on pourrait reprocher à la Résistance. À replacer dans le cadre des tentatives à la fois communistes et pétainistes, de chercher à discréditer Georges Guingouin, donc la Résistance limousine. En Limousin, Résistance veut automatiquement dire Georges Guingouin. Surtout dans l’esprit des enfants des staliniens de l’époque, et des pétainistes de cette période.
L’action de Guingouin en qualité de « Préfet du Maquis », avait amené à faire baptiser par les allemands eux-mêmes le Limousin, comme étant « la Petite Sibérie ». Ce qui symbolisait en 1943 et 1944 l’Est de l’Europe, la Russie, où les militaires allemands craignaient tous d’être envoyés s’ils déplaisaient.