James
Cette présentation de cet amendement à la Loi Bioéthique est totalement fallacieuse et fausse. De plus elle ne change strictement rien à la situation qui prévaut actuellement.
Il faut d’abord établir une distinction entre deux choses. L’IVG et l’IMG.
L’IVG, Interruption Volontaire de Grossesse, est demandée par la femme et ne dépend que de sa volonté. Sous réserve qu’elle n’ait pas dépassé un certain délai.
L’IMG, Interruption Médicale de Grossesse, elle, obéit à une règlementation différente. Elle peut-être demandée par la femme, mais dans certains cas elle peut l’être par différents professionnels de la médecine et de l’encadrement social. Mais jamais sans l’accord de la femme, si elle est capable de comprendre. Pour l’IMG il n’y a pas de délai à respecter, ce qui ne signifie pas que cela se passe au bout de neuf mois. Le plus souvent, cela se passe dans les deux ou trois mois qui suivent le délai « normal » pour une IVG. Neuf mois est un cas très rare. Pour le quart Sud Ouest de la France l’an dernier, il y a eu un seul cas enregistré. Mais c’était cela ou le décès de la mère, et probablement de l’enfant, qui en outre serait né très handicapé et avec peu de chance de survie.
Le Planning familial estime que sur environ 7 000 IMG, Interruptions Médicales de Grossesse pratiquées chaque année, environ 250 le sont au motif d’une détresse psychosociale de la femme. Et seuls quelques cas exceptionnels le sont au-delà de cinq mois. Et généralement pour éviter le décès de la mère.
Différents cas expliquent cela et le dépassement autorisé des délais normaux. Par exemple, entres autres causes :
Le cas où la vie de la mère, ou un risque médical grave est encouru par elle. Par exemple pathologie létale probable pour la mère lors de l’accouchement, due à un état de l’enfant tel qu’il ne naîtra pas viable.
Mineure abusée qui par ignorance ou incapacité a attendu trop longtemps avant d’avoir accès à un gynécologue.
Handicapée mentale à des degrés divers et inconsciente de la situation. Cas type de « détresse psycho-sociale ».
Ce sont des c auses qui me viennent à l’esprit, mais ce n’est pas exhaustif.
Cet amendement a été relancé par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, le CNGOF qui avaient déjà demandé au parlement à différentes reprises que cela soit prévu par la Loi. D’autant que depuis 2001 la Loi prévoit déjà que ces cas soient soumis à une commission spéciale qui décide de l’acceptation de cette IMG pour cause de « détresse psychosociale ». Ce n’est pas une nouveauté. Cet amendement a l’avantage de préciser la composition de cette commission, bien qu’elle existât depuis près de 20 ans, à peu près dans les mêmes conditions.
L’équipe pluridisciplinaire composant la commission chargée d’examiner la demande de la femme comprend maintenant au moins quatre personnes. Un médecin qualifié en gynécologie obstétrique, un membre d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, un praticien spécialiste de l’affection dont la femme est atteinte, un médecin ou une sage-femme choisi par la femme et une personne qualifiée tenue au secret professionnel qui peut être un assistant social ou un psychologue selon le cas considéré.
Il faut souligner que le CNGOF représente la très grande majorité des gynécologues et obstétriciens de toutes tendances politiques et philosophiques. L’amendement a été soutenu pratiquement par tous ces spécialistes, à part les quelques-uns qui militent chez le Professeur Lejeune ou dans les milieux ultra cathos anti contraception et anti avortement.
En outre, l’amendement était soutenu par la Délégation aux Droits des Femmes, la DDF, de l’Assemblée Nationale. Et en même temps et de leur côté deux députés LREM ont déposé des amendements identiques.
Présenter à ses lecteurs la chose comme l’a fait Valeurs Actuelles, est une chose « normale » lorsque l’on considère quel est son lectorat. Mais comme l’a reprise Claude, à la mode Valeurs Actuelles, c’est une présentation très fallacieuse, qui maquille la réalité pour faire d’une préoccupation médicale qui s’impose dans tous les cas où elle est nécessaire, comme étant une infamie envers la société.