Esscobar
Blaise Cendrars a eu parfaitement raison de faire cela. L’urine est stérile à sa sortie de la vessie. Elle permet de nettoyer la plaie et de ne pas la souiller en la soignant, par exemple en étanchant le sang.
Mais si l’urine est stérile, elle n’est pas un antiseptique et ne désinfecte pas la plaie.
Sous réserve, évidemment, que le pisseur ne soit pas atteint d’une infection de la vessie.
C’est cette qualité de stérilité de l’urine qui permet de se livrer au petit jeu célèbre depuis des millénaires, au moins deux ou trois selon la littérature, puisque mentionné dans les versions les plus anciennes des « Contes des Mille et Une Nuits ». Jeu issu, semble-t-il, des milieux de Gens de Grande Tentes, bédouins des déserts orientaux. Il consiste en l’absorption d’urine, directement du méat de la productrice à la bouche du consommateur, après que la demoiselle ait bu des thés différents, ou d’autres boissons selon les ressources des régions. Thés et boissons sélectionnés selon leurs différences de goût, lesquels goûts se retrouvent dans l’urine.
Et l’on peut corser le jeu en additionnant les thés d’ingrédients variés ou d’ épices diverses.
Le jeu consistant le plus souvent pour le goûteur à déterminer la nature de la source du goût. Tel thé, ou telle tisane, ou telle boisson, ou telle épice. Ou également, dit-on, non pour en faire un jeu, mais simplement parce que la pratique de cette technique « d’abreuvement » plaît à certains.
Par exemple, cas extrême en matière de goût, l’urine d’une personne ayant mangé des asperges ne se contente pas de sentir l’asperge. Ceux qui la goutent prétendent qu’elle en a aussi le goût. Je n’ai jamais poussé la curiosité jusqu’à tenter la dégustation. S’il y a des volontaires … Vous savez comment faire.
C’est un sujet pouvant être considéré comme politiquement incorrect, et je prie ceux qui s’en offusqueraient de m’en excuser. Mais cette pratique est toujours classique dans certaines régions.