JeannotLapin La R10 était un peu bizarre, surtout le premier modèle. Après quelques années et 300 000 km, il y avait des pointes de rouille sur la carrosserie. Mon grand père qui à côté de ses ateliers de mécaniques avait un garage (essentiellement destiné aux machines agricoles et poids lourds) a scruté la voiture et a conseillé à mon père de la vendre, car elle allait plus tenir longtemps au niveau de la carrosserie et il n'y avait rien à faire. En appuyant un peu au niveau des points de rouille on passait le doigt au travers. La R10 était hyper-légère pour son gabarit de voiture moyenne. Elle pesait 800kg et avec tout le poids à l'arrière. Il fallait bien remplir le coffre avant, pour faire contre-poids et pouvoir rouler à peu près normalement à vive allure, sinon l'avant avait tendance à se relever. Par contre tout le reste de la voiture était nickel et on pouvait remplacer les chemises sur le moteur pour le faire durer 300 000km de plus. Cette histoire de carroserie super-fine explique probablement pourquoi on trouve encore des R8 de collection, sa jumelle, et aucune R10, pourtant plus cossue.
La R10 était une version "luxe" de la R8 à laquelle elle empruntait sa plateforme, ses portières et sa motorisation. Elle avait été rallongée par des éléments de carrosserie en porte-à-faux qui l'alourdissaient, et recevait une finition intérieure moins dépouillée.
Sur le plan dynamique, elle était encore moins performante que la R8, faute d'augmentation de la puissance du moteur, et tout aussi déséquilibrée par le tout-à-l'arrière, qui en faisait une voiture dangereuse, sans parler du freinage anecdotique.
Au final, ce fut un échec commercial, car trop chère pour ce qu'elle offrait face à des concurrentes autrement ambitieuses dans le même créneau chez Peugeot ou Citroën. Aujourd'hui, elle est complètement délaissée en collection, alors que la R8 revient doucement, portée par l'aura des version Gordini.