1- Si l'on analyse bien les prétentions de cet homme, on note premièrement l'amoralité, et non l'immoralité, l'une succédant à l'autre : dans un premier temps l'homosexuel réclame la tolérance en reconnaissant son vice ; dans un second, il prétend être juste, ne plus être condamnable moralement en présentant son homosexualité comme un nouveau choix.
On note en second, qu'à aucun moment il ne se demande si cette homosexualité est un bien ou mal pour lui – même, et pour la société dans laquelle il vit. La première interrogation impliquerait la notion de péché ou de faute, selon qu'elle est religieuse ou philosophique ; la seconde interrogation impliquerait une notion du bien de la cité / société, et de ce qu'il faut pour qu'elle perdure ; que de questions oubliées par notre patineur ! L'homosexuel se situe par-delà bien et mal, une position qui lui semble l'aboutissement du progrès, une perfection. La destruction des mœurs et de la morale est un immense bienfait. Mais, suprême hommage du vice à la vertu, il souhaite nous éduquer : il ne doit plus avoir de norme d'un côté ou de morale, toutefois l'on veut quand même en fonder une nouvelle, un double discours.
2- L'homosexuel est aussi à la pointe du combat de l'affirmation par l'existence. Je ne me définis pas en tant qu'homme, homo sapiens, et en tant qu'individu : être déterminé, particulier, singulier ; mais en tant qu'homosexuel, c'est à dire accident qui dans mon existence me différencie des autres hommes. Il n'est plus homme pratiquant une sexualité de temps à autre, mais homme se définissant par sa sexualité, car elle est ce qui le différencie au quotidien des autres hommes : l'acquis ou culture ou histoire définit et différencie. Tout chez l'homosexuel devient alors fonction du fait qu'il préfère les hommes. Il sera homosexuel en tout, et non plus homme homosexuel. Pour toute question, il se demandera ce que son homosexualité implique.
La complémentarité sexuelle n'existe également plus. Pourquoi l'humanité est-elle composée d'hommes et de femmes ? Ce n'est plus une question admissible pour notre existentialiste négateur de toute nature. Voyons, il ne manquerait plus que le destin d'une grande majorité d'hommes ou de femmes soit d'aller vers le sexe opposé ; que la femme par son être soit portée vers l'homme et inversement ; que donc l'homme porté vers un autre homme souffre d'un mal, que ce soit une imperfection, peut-être le propre de l'homme qui n'est pas tout à fait homme. Je pose évidemment ici des questions dignes d'un orang-outan.
3- L'homosexuel est également le héros et martyr de la liberté. En même temps qu'il témoigne de son homosexualité, il combat l'ordre moral établi. En bon révolutionnaire ou progressiste, tout ordre est nécessairement mauvais : il est un séditieux. Tout part d'une mauvaise conception de la liberté, celle du libéral : « je fais ce que je veux », sous-entendu indépendamment du bien et du vrai. Non serviam : je ne servirai pas le bien ou vrai. C'est bien pire qu'une fausse vision du bien ou du vrai.
La seule limite admissible reste alors : « à condition que cela ne nuise pas aux autres hommes ». Cela signifie déjà que l'on ne peut plus se nuire : toute l'éthique comme branche de la philosophie qui part au feu ! L'interprétation à donner à cette périphrase est d'ailleurs toujours plus restrictive : on n'imagine l'autre, le prochain, que comme simple individu. On oublie donc que le prochain comme moi-même appartient à un agrégat d'hommes unifié par une loi ou un bien – de moins en moins d'ailleurs- tout en produisant le nécessaire à la vie, appelé société : l'individu modèle qui ne voit pas au-delà de lui-même.
Signalons enfin que l'hypothèse qu'une évolution ou qu'un changement soit régression, pour notre révolutionnaire ou progressiste, ne semble même plus envisageable, car toute la fatuité de l'individu moderne est de s'estimer supérieur à son ancêtre, sans jamais prouver en quoi les préjugés insufflés par son éducation le rendent forcément meilleur : il s'estime de facto plus moral que ses ancêtres, en vertu de ce qu'il considère être les grands acquis de notre société occidentale : à chaque génération, sa révolution, sa petite pierre pour édifier le paradis sur terre.
4- Je vais me contenter de poser quelques questions dans ce quatrième point sans y répondre. « L'homosexualité » est un problème de mœurs ; les mœurs sont un effet de la morale, qui elle même prend sa source soit dans une religion, soit dans une doctrine philosophique. Comment conserver de bonnes mœurs sans une doctrine religieuse ou philosophique ? Est-il possible d'établir de bonnes mœurs par une doctrine philosophique dans une société donnée, sachant qu'une philosophie est toujours élitiste ? Qui perd sa religion, perd sa morale et ses mœurs ? N'est-ce pas ce qui arrive à notre occident moderne ?
Quand l'homme oublie ce qui l'élève au dessus de la bête, n'est-il pas logique qu'il redevienne une brute, « l'animal humain », et qu'il en adopte les mœurs ? promiscuité homme/femme, polygamie ou au mieux monogamie successive, relations charnelles de tout type, des symptômes de retour à l'état de barbarie ? N'est-ce pas aussi le fait de la brute ou du barbare de ne plus se soucier ni d'éthique, ni de la société, dans ses actes ?
La différence de l'homme moderne avec son ancêtre n'est pas dans le fait d'échouer à observer une éthique, d'être vicié, mais de la jeter simplement à la poubelle. Même dans les voies philosophiques ou religieuses, les bonnes mœurs sont un accomplissement, une chose aussi difficile à atteindre que fragile. Nous pourrions presque faire une histoire d'une société donnée qui ne serait jamais qu'une alternance entre des périodes de mœurs disons honnêtes, et des périodes de débauche, histoire qui serait d'ailleurs plus simple à produire pour l'élite que pour le reste de la population.
5- Terminons ainsi. Contrairement à ce que nous explique les « progressistes », « révolutionnaires », simples partisans de la débauche, le mouvement est en fait inverse. Nos mœurs ne progressent pas mais dégénèrent. L'homosexualité était tolérée en France au siècle dernier : Bonnard a été ministre de Pétain, Lyautey a aussi occupé de hautes fonctions. Ils n'étaient pas poursuivis pour cela, mais ridiculisés, une juste attitude tant que l'homosexualité ne se diffuse pas.
Nous faisons tout le contraire : nos progressistes lui accordent non seulement droit de cité, mais aussi des éloges. Nos mondains sont complètement pervertis : l'homosexualité y est un plaisir comme un autre, une chose à connaître pour ces dégénérés. Le saphisme est certainement encore plus répandu. La prochaine étape est la diffusion de ces mœurs dans la population : et autant vous dire qu'elle gagne du terrain chaque jour. A cet égard l'industrie du divertissement exerce une influence corruptrice. Toute l'analyse que j'ai faite précédemment s'y trouve validée.