Toutes les occasions sont bonnes à prendre pour se faire de la thune.
Je vous livre un avant-goût de mon cru de ce que pourrait être son scénario, petits veinards :
Bernard, un hyponcodriaque de souche berrichonne, fait un malaise à l'annonce du confinement. C'est certain, il a contracté le Covid, il compose alors le 15, le 17, le 18, le 112 et, dans l'affolement, par erreur, le numéro de téléphone de son plombier, pour décrire ses symptômes.
Les préposés aux numéros d'appel d'urgence le rassurent, le plombier aussi.
Débute alors son calvaire. Bernard se calfeutre chez lui, de peur que son épouse ne soit porteuse du virus, il la confine dans la salle de bains, sourd aux cris de détresse de madame, il bloque la porte avec son canapé Ikea.
Les premiers jours s'écoulent au rythme d'une paranoïa grandissante, pendant que madame s'époumone à hurler derrière la porte de la salle de bains, lui jurant sur la tête du professeur Salomon qu'elle se porte à merveille, il épie les allées et venues, les moindres mouvements de ses voisins tous possiblement porteurs du virus, mais ne respectant à l'évidence pas la distanciation physique.
Bernard songe à les dénoncer anonymement à délation.gouv, puis il se ravise : le père Sarkonaute, le concierge de l'immeuble, le descendant d'un célèbre collabo qui fit le bonheur de la Kommandantur limougeaude, s'en chargera.
Bernard sait qu'il peut compter sur son zèle patriotique.
Mais ... mais, jusqu'ici trop pétri d'égoïsme pour porter quelque intérêt à l'existence de ses semblables, il découvre jour après jour les joies du bien vivre-ensemble : Mouloud, l'épicier du coin lui propose de lui livrer à domicile son couscous fait maison, tandis que Mamadou et ses trois épouses, ses pourtant si bruyants voisins de l'étage au-dessus, lui confectionnent gracieusement un masque (africain), que le couple formé par Rachel et Shoshana, ses discrètes voisines de palier, toutes deux médecins spécialistes du sommeil et membres du Conseil scientifique Covid-19, le réconfortent, et que Carmelita, une femme de ménage costaricaine sans-papiers, vivotant sous les combles dans l'une des chambre de bonnes, repasse son linge à l'oeil.
Fin libératrice du confinement : Bernard organise une fête réunissant ses nouveaux amis. Dans la joie, les cris, les rires et les bousculades chaleureuses, ils se promettent d'entretenir la flamme de la solidarité multiculturelle (pour l'occasion, il aura fait jouer son réseau de connaissances haut placées, afin que la sans-papiers costaricaine soit prestement régularisée.)
Dany Boon prépare un film sur le confinement.
"Nous sommes en train d’écrire une histoire qui raconte la vie d’un immeuble confiné en fait. Des commerces au rez-de-chaussée, jusqu’aux chambres de bonnes. L’idée c’est de le tourner d’ici la fin de l’année."
https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/cinema/dany-boon-prépare-un-film-sur-le-confinement/ar-BB148EDO?ocid=spartandhp