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Agri, tu écris à propos des aides aux agriculteurs :
- « c'est trés simple, plus d'aides européennes aux agriculteurs, plus d'agriculture, donc plus de bouffe française, .. »
Il y a quelques années la Nouvelle Zélande, pays très agricole, a décidé brusquement de supprimer totalement les aides à l’agriculture. Instantanément, tous les prix au détail des produits agricoles en magasins, et tout ce qui est nécessaire aux agriculteurs, engrais, matériels et jusqu’aux tracteurs, a baissé de 30 %. C’est-à-dire que les aides en question ne servaient qu’à rajouter une large marge aux intervenants en tous genres dans le monde de l’agriculture.
Et il en est strictement de même en France. La période la plus intense au Crédit Agricole est la semaine de réception des subventions de la PAC. Les conseillers du Crédit Agricole auraient alors besoin de 24 heures de bureau par jour de réception des agriculteurs du secteur. Pas pour déterminer de quelle manière cet argent des subventions allait être utilisé pour s’intégrer aux budgets et aux trésoreries des fermes. Mais pour choisir les produits bancaires sur lesquels les agriculteurs concernés pouvaient placer cet argent.
Le Fond de Placement BlackRock cité souvent comme modèle américain et international rédhibitoire des placements, détient moins d’argent de fonds de placement en Europe que le Crédit Agricole. À ce moment-là il est de rigueur de ressortir l’agriculteur faisant 60 heures par semaine et ne gagnant pas le Smig. Dans la plus grande majorité des cas, c’est une présentation parfaitement fallacieuse de la vérité. Et bidon.
Mais en outre déclarer : « plus d’aide aux agriculteurs, plus de bouffe française », c’est une escroquerie. Qu’est-ce que les épiciers reçoivent comme subventions ? Ou les garagistes ? Ou les marchands de fringues ? Rien. Est-ce pour cela que nous n’avons plus de produits d’épicerie, de voitures en état de marche ou de vêtements ? Non évidemment.
Le marché agricole est fait et réglé par les organisations agricoles, la FNSEA au premier rang. Ce sont les agro-industriels qui règlent et dirigent en lien avec l’État, toute l’arnaque qui veut que la France récupère 80 % du montant européen de la PAC. Et que la plus grande partie de cette PAC échoue entre les mains de ceux qui n’en ont pas besoin car ils sont à la fois les plus gros et les plus riches, et que les plus petits ne récoltent que les miettes, n’a rien à voir à l’affaire. Cela c’est l’affaire de conventions de règlement entre d’une part les organisations agricoles et les agro-industriels, et d’autre part l’État, qui gèrent ensemble le pillage des fonds européens au bénéfice des agriculteurs.
Si un agriculteur fait une mauvaise année, il faut que des subventions compensent ses manques à gagner. Le plus souvent il s’agit de manque à gagner et pas de perte. Mais si des petits commerçants sont ruinés par l’arrivée d’un supermarché, l’État ne leur donnera pas de subventions pour compenser. Pourquoi des traitements différents pour les agriculteurs ?