« Les éoliennes ne tournent que de 20 à 25% du temps, car elles ne fonctionnent pas lorsque le vent est trop faible ou trop fort ! explique Jean-Marc Jancovici, ingénieur conseil. Nous sommes donc contraints de disposer en renfort de centrales thermiques ou hydrauliques, qui sont les seules à avoir une souplesse de mise en marche permettant de compenser instantanément les variations de la production éolienne. »
L'éolien serait-il une source d'énergie rentable ? Pas vraiment à en juger par les chiffres.
Généralement, lorsqu'il y a des anticyclones, c'est ou bien l'été ou bien l'hiver, auquel cas c'est encore beaucoup plus grave car il n'y a pas de vent. Cela veut dire que vous pouvez mettre autant d'éoliennes que vous voulez, 8 000 ou 9 000 comme aujourd'hui, il pourrait y en avoir 50 000 : il n'y aurait pas plus d'électricité. C'est une électricité intermittente. Quand les promoteurs annoncent qu'on a réussi à atteindre 10 ou 15% de production de l'électricité nationale, c'est très ponctuel mais le problème d'électricité n'est pas là.
D'abord, pour que le chiffre ait du sens, il faut cumuler sur toute une année et le parc français, compte-tenu des régimes de vent, a en moyenne un rendement de l'ordre de 23% dans l'année. Cela veut dire qu'on investit dans une technologie et 75% du temps environ elle se repose. Voilà en définitive le vrai problème de l'éolien : on compare des moyens de production absolument pilotables par des moyens qui sont absolument aléatoires. C'est terrible parce que tous les chiffres qui sont annoncés sont faux voire frauduleux et à chaque fois que l'on se félicite en disant qu'on a implanté mille gigawatt éolien, cela n'a rien à voir avec les autres moyens de production, puisqu'il faut multiplier tout de suite par 23% sur terre et 40% en mer, et encore on est plus proche de 35%. Il y a donc un mensonge du simple à multiplier par quatre.