Le libéral admet toujours comme conception de la liberté : je fais ce que je veux, indépendamment du bien ou du vrai, que ce soit un bien individuel, ou un bien commun donné. Les seigneurs de commerce ne font jamais qu'appliquer cette conception de la liberté à l'économie : une conséquence logique, plutôt qu'un excès.
Mais l'occidental moderne, même ouvrier, ne peut accepter cette analyse, car il est lui même libéral sur d'autres sujets que l'économie : il prêche exactement la même liberté en matière de mœurs. Alors, même s'il est un peu intelligent, il se dira "libertaire", plutôt que libéral, afin que la définition de la liberté proposée plus haut ne s'applique qu'aux mœurs.
Les libéraux, quel que soit le domaine, veulent nous précipiter dans un abîme qui s'appelle l'anarchie, l'absence de règles : le retour à la barbarie.
Je ne sais pas si je dois rire, ou pleurer, quand je vois des ouvriers ou petits employés se faire libéraux en matière économique : j'ai l'impression de voir un hérétique bâtir son propre bûcher.