Le 17 septembre prochain, au palais Brongniart à Paris, aux côtés de la Fondation de l’islam de France, la Ligue islamique mondiale va réunir une « conférence internationale pour la paix et la solidarité ». Précisons d’emblée qu’elle n’aura d’internationale que le nom, puisqu’on y rencontrera que des Français et des Saoudiens, mais pourquoi se priver de grandiloquence quand il s’agit d’acter « la signature d’un mémorandum de compréhension et d’amitiés entre les instances internationales juives, chrétiennes et musulmanes pour affirmer une volonté de rapprochement et de consolidation de leurs liens », tout cela au service du « message d’amour, de bonté et de fraternité inscrit au cœur de ces traditions religieuses souvent perverti à travers l’histoire et de nos jours ». Qu’il soit déjà permis de demander en quoi le grand rabbin de France, un pasteur français, l’archevêque émérite de Lille, celui de Marseille, le métropolite orthodoxe grec de France et le moine bouddhiste Matthieu Ricard sont des représentants « d’instances internationales ». Ont-ils d’ailleurs quitus de leurs ouailles françaises pour aller cautionner les actions de la LIM ?
https://www.valeursactuelles.com/politique/exclusif-quand-la-ligue-islamique-mondiale-tente-de-manipuler-emmanuel-macron-110579
la Ligue islamique mondiale
Aujourd’hui, c’est un autre «boucher», saoudien, qui vient nous donner des leçons de morale interreligieuse demain dans la Ville lumière lors de la Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité. Il s’agit de Mohammed Al-Issa qui dirige la Ligue islamique mondiale et coorganise cette Conférence. Il a à son actif plus de 500 exécutions capitales lorsqu’il était ministre de la justice de l’Arabie saoudite de 2009 à 2015, et d’innombrables ordres de torture dont la condamnation du célèbre Raif Badawi à 1 000 coups de fouet.
Ceci d’autant plus que - il faut le savoir - le Code pénal sur lequel s’est basé Daech pour semer la terreur en Syrie et en Irak, c’est le Code pénal de l’Arabie saoudite (voir image ci-dessous) que Mohammed Al-Issa a scrupuleusement appliqué pendant des années!
Entendons-nous bien: il est indispensable de discuter avec celles et ceux qui ne partagent pas notre point de vue. Prôner le dialogue interreligieux avec des pays qui ne le respectent pas, parler d’égalité hommes-femmes, de liberté de culte et de conscience avec des représentants de pays qui, tous les jours, pensent et préconisent le contraire, pourquoi pas? C’est le pluralisme des idées, et un pari sur la raison délibérative pour faire bouger les lignes. Mais, ici et maintenant, il s’agit d’autres choses!
Que la Ligue islamique mondiale et son secrétaire général coorganisent l’événement, qu’ils soient la puissance invitante chez nous, à Paris, capitale du pays des droits de l’homme, cela dépasse le cadre du débat et revêt une dimension politique que l’on ne peut accepter.
La Ligue islamique mondiale est le bras armé de la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite chargée de diffuser le wahhabisme salafiste dans le monde.
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/fallait-il-laisser-la-ligue-islamique-mondiale-coorganiser-une-conference-a-paris-20190916