Aujourd’hui, c’est un autre «boucher», saoudien, qui vient nous donner des leçons de morale interreligieuse demain dans la Ville lumière lors de la Conférence internationale de Paris pour la paix et la solidarité. Il s’agit de Mohammed Al-Issa qui dirige la Ligue islamique mondiale et coorganise cette Conférence. Il a à son actif plus de 500 exécutions capitales lorsqu’il était ministre de la justice de l’Arabie saoudite de 2009 à 2015, et d’innombrables ordres de torture dont la condamnation du célèbre Raif Badawi à 1 000 coups de fouet.
Ceci d’autant plus que - il faut le savoir - le Code pénal sur lequel s’est basé Daech pour semer la terreur en Syrie et en Irak, c’est le Code pénal de l’Arabie saoudite (voir image ci-dessous) que Mohammed Al-Issa a scrupuleusement appliqué pendant des années!
Entendons-nous bien: il est indispensable de discuter avec celles et ceux qui ne partagent pas notre point de vue. Prôner le dialogue interreligieux avec des pays qui ne le respectent pas, parler d’égalité hommes-femmes, de liberté de culte et de conscience avec des représentants de pays qui, tous les jours, pensent et préconisent le contraire, pourquoi pas? C’est le pluralisme des idées, et un pari sur la raison délibérative pour faire bouger les lignes. Mais, ici et maintenant, il s’agit d’autres choses!
Que la Ligue islamique mondiale et son secrétaire général coorganisent l’événement, qu’ils soient la puissance invitante chez nous, à Paris, capitale du pays des droits de l’homme, cela dépasse le cadre du débat et revêt une dimension politique que l’on ne peut accepter.
La Ligue islamique mondiale est le bras armé de la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite chargée de diffuser le wahhabisme salafiste dans le monde.
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/fallait-il-laisser-la-ligue-islamique-mondiale-coorganiser-une-conference-a-paris-20190916