Nous sommes littéralement dirigés par des débiles. https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/29/nucleaire-la-france-abandonne-la-quatrieme-generation-de-reacteurs_5504233_3234.html Ce devait être la prochaine étape du développement de la filière nucléaire française, celle qui lui permettrait de se projeter dans l’avenir, mais qui risque fort de ne jamais voir le jour. Selon nos informations, le projet de réacteur à neutrons rapides (RNR) Astrid est en train d’être abandonné par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), qui en est pourtant à l’origine. On se prépare un avenir de merde, mais alors...

Go back to 1998.... Superphénix était à l'origine un prototype de réacteur à neutrons rapides à caloporteur sodium. Le nom Superphénix provient de l'oiseau mythique Phénix qui renaît de ses cendres, comme le nouveau combustible nucléaire au plutonium provient des « cendres » du combustible usé par les autres centrales nucléaires. Le projet était prometteur et visait à terme à recycler les déchets des centrales françaises mais aussi italiennes et allemandes. C'était le prototype d'une nouvelle filière qui aurait pu réduire d'une façon drastique les déchets nucléaires et qui avait vocation a devenir rentable par le captage des déchets nucléaires issus d'autres pays étrangers, pas seulement européens. L'arrêt de Superphénix est une décision grave prise à la suite d'un accord entre le parti politique les Verts et le gouvernement socialiste à la fin des années 1990. La fermeture de la centrale de Creys-Malville (Superphénix) en 1998 s’apparente à un suicide économique et technologique. La lâcheté politique pour obtenir ou conserver les rênes du pouvoir, eurent finalement raison de cette formidable réalisation commune de la France, de l’Italie et de l’Allemagne. Injustement discrédité, ce remarquable surgénérateur, unique au monde, sera finalement sacrifié sur l’autel de l’éphémère «majorité plurielle» arrivée au pouvoir en juin 1997 avec Lionel Jospin comme Premier ministre. Cette année-là, la mise au point de la centrale électrique était enfin terminée, comme l’a montré son excellente disponibilité lors de son fonctionnement tout au long de l’année 1996 (96 % de taux de disponibilité de la chaudière). L’investissement était totalement réalisé, et le combustible déjà fabriqué était encore capable de produire 30 milliards de kWh (30 TWh). Il ne restait donc plus qu’à recueillir le fruit de tous les efforts humains et financiers consentis depuis dix ans en exploitant cette source de richesses. Dans le même temps, ce réacteur aurait pu participer à peu de frais à la recherche sur la transmutation des déchets radioactifs de haute activité et à longue durée prévue par la loi de décembre 1991. Prés de vingt ans plus tard, on peut mesurer combien cet abandon fut une triple faute. 1) Une faute sur le plan de la connaissance scientifique et technologique qui a entraîné la perte d’un capital humain considérable de savoir et d’expérience qu’il faut maintenant laborieusement reconstituer. 2) Une faute économique qui a conduit au démantèlement des installations de recherche et à la dissolution du tissu industriel spécifique dédiés à cette technologie. 3) Une faute sur le plan de l’emploi qui fut à l’origine d’une gabegie financière (plusieurs milliards de francs de l’époque) dont ni la centrale, ni ses concepteurs, ni son exploitant ne portent la responsabilité. Le «battement de l’aile du papillon» En juin 1990, le réacteur Superphénix fonctionne à 90% de sa puissance nominale lorsque les mesures de surveillance de la pureté du sodium primaire du réacteur montrent une lente oxydation de ce sodium. Elle reste cependant largement inférieure aux limites admissibles spécifiées par les critères de sûreté. Cette tendance persistant, il est décidé d’arrêter momentanément la centrale le 3 juillet 1990 afin d’en déterminer l’origine. Une membrane déchirée en néoprène de quelques centimètres de diamètre localisée au niveau d’un compresseur d’un circuit auxiliaire se révèle être à l’origine d’une entrée d’air qui cause l’oxydation du sodium. Cette membrane en néoprène sera le prétexte saisi qui conduira, de fil en aiguille et après de multiples péripéties, jusqu’à la fermeture de la centrale, huit ans plus tard, à cause d’un mélange de malveillances d’opposants et de lâchetés politiques. La décision de fermeture définitive de Superphénix est annoncée le 2 février 1998. Elle se trouve incluse dans le document de quinze pages qui faisait connaître la politique énergétique du gouvernement de Lionel Jospin. Il y est reconnu que : «Superphénix représente une technologie très riche, développée par des personnels particulièrement motivés et performants qui ont montré que la France savait mettre au point des équipements technologiques innovants de très haut niveau » et « qu’il faudra tirer profit de l’expérience accumulée et poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme ». Ce passage est surréaliste . Comment comprendre le cheminement intellectuel des auteurs de ce vibrant hommage à la machine et aux hommes qui les conduit à cette surprenante conclusion ? Il faut abandonner cette «technologie très riche», perdre le savoir et l’expérience de ces « personnels particulièrement motivés et performants » et, malgré cette dispersion et cet arrêt, «tirer profit de l’expérience accumulée», et surtout «poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme». Quelle hypocrisie ! Ce prétendu hommage en forme d’oraison funèbre sonne faux, et il est d’autant plus insoutenable qu’il émane des «tueurs» eux-mêmes. Quelle inconséquence vis-à-vis de l’avenir d’un pays et quelle perte pour la recherche et la technologie ! L’abandon de Superphénix fut bel et bien une faute. Quelques jours après cette annonce, en février 1998, le Docteur Srinivasan, Conseiller à l’Énergie du Premier Ministre indien a qualifié cette décision de “ crime contre l’humanité ” . En 2005, l’Inde a entrepris la construction d’un réacteur à neutrons rapides de 500 MWe, refroidi au sodium, du même type que Superphénix. Nous payons aujourd’hui le prix de cette trahison nationale avec nos difficultés à retrouver la voie des réacteurs surgénérateurs alors que nos concurrents progressent (Russie, Chine, Inde). https://fr.wikipedia.org/wiki/Superph%C3%A9nix https://www.contrepoints.org/2015/09/09/221198-larret-de-superphenix-fut-un-desastre-humain

@haaaǃǃǃ#4210707 Nous sommes littéralement dirigés par des débiles. Des gens qui ont délibérément cuvé les cours du vendredi, peut être???

parfaitement anormal qu'une clique de parvenus inconséquents puissent engager le pays à ce degré-là, il faudra que ce soit réformé

Des débiles oui. Il est des postes ou la connerie rejoint la trahison. Les centrales nucléaires 4eme génération ont tout pour plaire, cesser les recherches, pourtant pas très poussées, c'est du véritable sabotage. C'est multiplier la recherche par 10 ou 100 qu'il aurait fallu. C'est les Chinois qui vont prendre la place. Juste au moment ou il semble se confirmer que les déchets nucléaires les plus encombrants, a forte radioactivité et longue durée de vie, pourrons être transmutés sans trop de problèmes Avec le laser, "On peut réduire la radioactivité d'un million d'années à 30 minutes" Gérard Mourou, prix Nobel de physique https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/avec-le-laser-on-peut-reduire-la-radioactivite-d-un-million-d-annees-a-30-minutes-gerard-mourou-prix-nobel-de-physique-792642.html Il n'y a pas de mot pour qualifier la bêtise de nos élites. Comment en est on arrivé là ?

@haaaǃǃǃ#4210707 Quel malheur ... Qui a décidé de fermer la cellule qui dirigeait le projet ? Qui coupe les robinets ? A quoi correspond cette échéance de la seconde moitié du siècle ? Des questions à éclairer urgemment ... Le monde semble s'y intéresser, espérons que le "lobby" va monter au créneau ... Que fait la SFEN ?

Ce qu'il y a c'est que soit on multiplie le budget par 10 soit on coupe le robinet. Sauf que en même temps il faut financer la transition énergétique éolienne et photovoltaïque. On ne peut pas tout faire: financer un truc intelligent, le nucléaire IVeme génération, et financer une gabegie. Nos "dirigeants", qui ne dirigent rien, ont choisis la gabegie.

Rem100 C'est l'absence de soutien politique qui est responsable. Aucun des élus du "nouveau monde" n'a les couilles de soutenir le projet, même en admettant qu'ils comprennent les tenants et les aboutissants.

@haaaǃǃǃ#4212637 Ca paraît assez incroyable quand même, c'est consternant. La filière a pourtant de l'influence, du moins c'est ce que j'imaginais ... Ce manque de courage n'a malheureusement rien de surprenant. Faut se remuer ...

Bonjour, C'est se tirer une balle dans le pied si d'autres pays poursuivent cette technologie. Il font chier ces écolos. Cordialement.

le patron du CEA justifie l’abandon d’Astrid https://www.lefigaro.fr/sciences/nucleaire-le-patron-du-cea-justifie-l-abandon-d-astrid-20191023 le recyclage à l’infini du combustible nucléaire n’est plus une priorité pour des raisons économiques. Le prix de l’uranium est relativement bas. Et si son cours devait augmenter, des signes seraient annoncés des années à l’avance: «On le verra venir avec la construction de nouveaux réacteurs dans le monde», a justifié le patron du CEA. «Nous aurons le temps de nous retourner», a-t-il ajouté, expliquant qu’il s’était passé une dizaine d’années entre chacun des trois premiers réacteurs à neutrons rapides construits en France, depuis Rapsodie en 1958, suivi par Phénix (1968) et par Superphénix (autorisé en 1974 et mis en service en 1984). Le CEA aurait donc le temps de lancer une nouvelle version d’un prototype inspiré des derniers travaux pour Astrid. Quid de la perte de compétence qui nous a couté déjà si cher avec l'EPR ?

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Faute d'appui politique, la France abandonne les réacteur de 4ème génération

Kruiss38

Esscobar

La plus jeune entreprise du CAC 40 date de 1973, et encore il s'agissait de Sanofi, issu d'un détachement d'Elf, sinon il faut remonter à 1967 (Cap Gémini), avec un âge moyen de 100 ans pour les autres. Il n'y a donc plus de création de grande entreprise en France. Comparativement les plus grosses entreprises du Nasdaq ont moins de 15 ans...

La France n'a plus de ministère de l'industrie (entièrement dédié à l'industrie) depuis très longtemps, et reste dirigée par les autistes de l'ENA à la pensée unique, école qui n'est pas vraiment orientée vers les sciences.... ( à contrario, l'Allemagne est dirigée par A. Merkel, docteur en sciences, ce qui ne risque pas de se produire en France..)

Tout commence par l'enseignement, car en France, lorsque la filière technique n'est pas orientée à 85% vers les maths, elle correspond à la filière pro , synonyme d'échec scolaire. On ne peut plus former beaucoup d'experts techniques avec un tel modèle.

france2100

Kruiss38
On peut légitimement critiquer l'ENA ou l'importance donnée aux mathématiques, mais ça n'est cerrtainement pas la cause de la désindustrialisation.

Le problème est double :

dans les années 80 le dogme patronal en France, UK, USA était d'externaliser la production, de couper tout ce qui ne constituait pas le coeur de métier, et d'investir les profits en bourse plutôt que dans des usines. Or les élites françaises avalent tout ce que disent les Américains.
la France s'est enfermée dans un marché européen où elle est géographiquement périphérique. Dans ce libre marché il est normal que l'industrie se concentre dans le bassin rhénan - où se trouvent comme par hasard les deux gagnants de l'euro (hors paradis fiscaux). Notre avenir est donc de nous spécialiser dans le tourisme et les maisons de retraite pour Allemands et Anglais. Super.

On ne peut pas rebâtir une industrie en obéissant au jeu du libre-marché. Les start-ups ne naissent pas dans le vide mais sur un terrain industriel pré-existant, où se trouvent le marché, la connaissance du marché, et les compétences. Quant aux marchés stables il est impossible pour un nouvel entrant de concurrencer des mastodontes internationaux.

france2100

Kruiss38
Les Chinois n'ont pas eu de problème pour construire leur EPR. Le problème vient donc de la construction, c'est à dire des entreprises de BTP.

Par ailleurs Westinghouse connaît les mêmes problèmes avec le concurrent de l'EPR.

Kruiss38

france2100 Les start-ups ne naissent pas dans le vide mais sur un terrain industriel pré-existant...
Les Chinois n'ont pas eu de problème pour construire leur EPR. Le problème vient donc de la construction, c'est à dire des entreprises de BTP...

La créativité ne manque pas en France, nous avons beaucoup de starts up, (des milliers dans le bassin Grenoblois où j'habite..). Mais le savoir faire industriel pour passer à la fabrication disparaît , dans tous les domaines de l'industrie.... Du fait de nos coûts de production particulièrement liés à notre modèle social très coûteux, dans un marché libre effectivement.

Mais la R&D, l'industrialisation et la production, nécessitent d'être tout de même reliés pour développer un réel savoir faire, source de croissance (sans être copié) . Et ce sont surtout les impôts liés à la production qu'il faudrait diminuer pour réduire le chômage de masse. ...

.. Alors que le chômage sous Macron, c'est comme le nucléaire, ça se résoudra par les radiations...

france2100

Kruiss38
Grenoble est un des rares pôles industriels restants en France, mais il nous reste trop peu de ces pôles.

Il faudrait utiliser l'action publique pour recréer l'industrie par la base : en réservant nos marchés publics à des champions nationaux, en imposant un quota d'achats français aux grandes entreprises, en usant de la commande publique pour créer de la demande sur des produits innovants, en créant une DARPA, etc...

filochard

Raison de l'arret, temporaire espérons le, du réacteur 4eme génération:

Cette décision a été prise parce que le nucléaire ne se développe pas massivement à l'échelle mondiale. Les réserves actuelles d'uranium sont donc suffisantes pour au moins cinquante, voire cent ans. La nécessité d'une quatrième génération n'a manifestement pas été jugée urgente.

https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-transmutation-laser-contre-les-dechets-nucleaires-l-interet-est-limite_2098668.html

Il n'y a pas non plus d'incertitude technologique, pas besoin de faire un réacteur d'étude pour essuyer les plâtres.

Il n’empêche que l’intérêt reste très important, ne serait ce que pour recycler le plutonium. Considéré comme une saloperie sorti des réacteurs 3eme génération, c'est un combustible précieux pour les réacteurs 4eme génération.
En fait même si l'uranium restait abondant et bon marché il faudrait quand même faire des réacteurs 4eme génération ne serait ce que pour transmuter le plutonium.

Et puis si ça permet de garder la main c'est pas plus mal non plus. On a vu avec l'EPR ce que ça donnait de perdre le savoir faire.

Bref on a beau essayer de se faire l'avocat de l'état dans l'abandon de la 4eme génération, il y a quand même de forts doute sur la vision et la pertinence de ces gens. Quand on voit que par ailleurs sur d'autres sujets ils s'avèrent être des abrutis finis, la confiance ne règne pas.

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