J'aime les hommes
J'apprécie leur compagnie. J'apprécie ce qu'ils sont. J'apprécie les émotions secrètes dont ils m'envahissent. Sans doute parce que j'apprécie la vie. Sans doute parce que je suis hédoniste avant d'être suspicieuse et paranoïaque.
Je ne suis absolument pas féministe. Je n'ai aucun compte à régler avec ma féminité. Je n'ai aucun compte à régler avec ma condition de femme. Je n'ai aucun compte à régler avec les hommes. Je n'ai aucun compte à régler avec les conventions de la civilisation occidentale qui est la mienne.
Même si je préfère être séduite, plutôt que d'être draguée, un petit mot gentil, un petit compliment, en faculté, en cours, ne constituent pas pour moi des agressions, des grossièretés ou encore des vulgarités de la part des messieurs ou encore de mes collègues étudiants. Bien au contraire.
J'ai le recul nécessaire, la réflexion nécessaire, et je possède la capacité à l'humour. Ce qui ne m'empêche pas de remettre à leur juste place quelques mâles libidineux qui ne situent pas toujours très bien les limites de la bienséance. Mais, c'est ainsi depuis la nuit des temps. Pourquoi irai-je croire que c'est un reflet de notre société actuelle ? C'est ridicule.
Je ne suis pas le genre de fille à être angoissée le matin. Je ne suis pas le genre de fille à être déprimée le soir. Je ne suis pas le genre de fille à être dépressive le reste du temps. Je ne suis pas le genre de fille à me prendre la tête. Je ne suis pas le genre de fille à transformer chaque petit détail fâcheux de ma vie en insoluble problème existentiel.
Je suis optimiste. Malgré mon jeune âge, j'ai déjà compris à quel point tous les frustrés, tous les paranoïaques, tous les pervers, sont entrain de transformer notre existence en autant de prisons mentales. Un monde dans lequel tout contact est devenu suspect. Le sourire d'un inconnu dans la rue devient un délit. Un monde médiocre, fait pour des médiocres, par des médiocres.
Pour vivre heureux, vivons cachés. Jamais cet adage populaire n'a eu autant de signification...