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En fait, je pense que vous n'êtes pas conscient à quel point vous êtes décousu dans votre raisonnement, si on peut appeler ça un raisonnement. La seule réalité que j'observe en vous lisant c'est que vous restituez presque scrupuleusement, ce que vous avez glané ci et là dans quelques livres qu'on vous a indiqués comme étant les bons. C’est ce que vous appelez vos sources. Il n'y a aucune réflexion personnelle, aucun sens critique et encore moins une quelconque logique. D'ailleurs, pour parler de logique, il faudrait qu'il y ait une amorce de démonstration partant de TOUS les faits établis, et pas uniquement de ceux qui servent votre discours.
Vous vous êtes choisi un camp et vous vous y tenez. Le moindre élément qui pourrait desservir vos propos est irrémédiablement écarté. Avec vous, la nuance n'existe pas. Vous êtes partisan du tout noir ou tout blanc (expression mal choisie compte tenu du sujet). Si vous aviez fait la démarche de varier vos sources, de chercher la contradiction pour vous forger votre propre opinion plutôt que de restituer celles d’autres penseurs appartenant à votre zone de confort, vous auriez commencé à entrevoir un début de point de vue plus nuancé et surtout, personnel.
C'était mon petit réquisitoire d'introduction mais n'en prenez pas ombrage, je respecte votre point de vue même si j'ai le sentiment que ce n'est pas vraiment le vôtre.
Bon, allons-y aussi point par point.
Vous écrivez :
« Et le problème des jeunes aujourd'hui c'est qu'a l'inverse ils ne regardent plus la réalité, ils la ressentent. Je préfère les faits. »
Là encore vous êtes influencé par les propos entendus autour de vous et dans les médias. Votre conception serait qu’il y aurait les jeunes formatés d’une manière, et les « pas jeunes » formatés d’une autre. L’étape suivante ; vous allez nous faire la tirade du jeunisme ou de son contraire ? Tous ces poncifs sur le jeunes et les moins jeunes sont dignes du bar du commerce.
Vous préférez les faits ! Peut-être, mais sous réserve que vous puissiez soigneusement les sélectionner à votre convenance. Ce n’est pas ça « être objectif ».
En d’autres termes, si vous voulez regarder la réalité, ne vous contentez pas d’un seul angle de vue et n’écartez pas les éléments qui seraient de nature à faire vaciller vos certitudes.
Et puis vous dites : « ils la ressentent » en parlant de la réalité. S’attacher aussi à ressentir les événements est peut-être salutaire. Cela implique qu’on s’intéresse à la part d’émotions qui est en nous. Ce n’est finalement pas une si mauvaise idée à condition bien sûr de ne pas laisser nos émotions altérer notre objectivité.
Vous écrivez :
« Si les français de souche ont envie de se flageller face a la réalité c'est encore un problème mais c'est le leur, je refuse le révisionnisme historique pour une quelconque sensibilité. Je veux bien tourner la page mais il faut d'abord l'écrire. »
Lorsque je parle des français qui pratiquent l’auto-flagellation, je parle de vous, sous réserve que vous soyez français et que vous vous revendiquiez en tant que tel.
Français de souche ! Je comprends l’idée véhiculée par cette expression mais je ne l’aime pas. A mes yeux : « est français de souche celui qui se sent enraciné dans notre pays ». Il y aurait encore beaucoup à dire sur cette expression comme sur le concept fumeux des ancêtres gaulois. Un autre fois peut-être ! Personnellement, je suis profondément français et fier de l’être mais il est peu probable que j’ai des ancêtres gaulois.
Nous sommes d’accord sur un point, je refuse le révisionnisme historique, et comme vous l’avez vous-même souligné, il ne faut pas dissocier les événements, il faut les regarder dans leur globalité.
Mais, ce n’est pas ce que vous faites !
Vous allez sur le net piocher quelques articles qui pointent du doigt la France, l’état français et les français (tout ceci n’est pas la même chose) et vous construisez, pas vraiment mais passons, un dossier à charges qui vous permet de dénoncer la France comme étant « le méchant de l’histoire ».
Vous n’opérez aucune critique de ces articles, vous vous contentez de balancer un lien en disant : « allez-y, lisez vous verrez que j’ai raison ».
Ce n’est pas parce que vous lisez un texte qui dit que la terre est plate, qu’il faut le croire. Ce n’est pas parce que vous lisez que des soldats africains ont été sacrifiés durant la guerre qu’il faut entendre que la France les a fait massacrer.
Pour reprendre votre expression, des français de souche ont aussi été enrôlés de force.
Durant la première guerre mondiale, des français de souche montaient à l’assaut sous la menace de pistolets pointés dans leur dos par des officiers et des gendarmes. Ils étaient abattus s’ils refusaient d’avancer.
Des français de souche ont été exécutés dans les tranchées pour insubordinations ou parce qu’ils se mutilaient pour se soustraire aux combats.
Des milliers d’hommes ont été sacrifiés à Dunkerque ou sur les plages du débarquement en Normandie.
En fait, lorsqu’il s’agira d’hommes blancs, vous parlerez de l’horreur de la guerre et dès que ce sont des soldats africains, vous viendrez rappeler les méfaits du colonialisme.
La vérité c’est qu’ils étaient tous le la chaire à canons, blancs, noirs, grands, petits... « Il peut tenir un fusil ? Alors il peut faire la guerre ». Voilà le concept appliqué dans tous les pays en guerre au cours des deux guerres mondiales.
Pour continuer à répondre à l’article que vous avez mis en lien, NON, les africains ne se sont pas battues pour la métropole. Prétendre cela, c’est considérer que les africains n’étaient pas concernés par la guerre contre l’Allemagne nazie. Si Hitler avait gagné la guerre, quel aurait été le destin réservé aux africains ? Vous pensez qu’ils n’auraient pas eu droit à un traitement comparable à celui réservé aux juifs ? Comme tous les soldats du monde, les soldats africains ont combattu l’idéologie nationale socialiste, et c’était aussi dans leur intérêt car les noirs et les musulmans étaient qualifiés de «racialement inférieurs» dans Mein Kampf . Non seulement c’était le devoir des africains de combattre les nazis mais je ne vois pas au nom de quoi ils auraient dû considérer que ce n’était pas leur guerre. Pour mémoire, je vous rappelle que les allemands avaient entrepris des campagnes de stérilisation de ceux qu’ils considéraient comme des sous-hommes.
En ce qui me concerne, il n’est pas question de réfuter les heures sombres de la France. Elles ne manquent pas et elles ne manquent dans aucun pays du monde. Mais j’aime à rappeler que les pays qui aujourd’hui dénoncent la France coloniale n’ont pas non plus le cul propre.
Cela ne me dérange pas qu’on ressasse le sombre passé de la France et de certains de nos ancêtres, mais à condition que ceux qui nous pointent du doigt accomplissent le même travail de mémoire sur les exactions commises par leurs propres ancêtres. Cela ne réhabilitera pas la France pour autant, mais au moins ce sera plus équitable en termes de partages des horreurs de l’Histoire.
Puisque vous êtes enclin à écrire, voire réécrire les pages d’Histoire avant de les tourner, je vous suggère quelques additifs qui permettront aux pointeurs de doigts et aux adeptes de l’auto-flagellation d’avoir une vue plus exhaustive en termes de répartition des culpabilités.
Pourriez-vous rappeler qu’au 19e siècle, peu de temps avant le début de la colonisation de l’Algérie (1830), les états du Maghreb, Alger, Tunis, Tripoli organisaient encore des razzias sur les côtes Européennes, attaquaient les navires commerciaux et bateaux de pêche, et réduisaient en esclavage tous les chrétiens capturés. Entre le 16e et le 19e siècle, plus d’un million d’européens (chiffre que volontairement je minore) ont été capturés et vendu en esclavage. Même Wikipédia relate ces événements historiques, incontestables et incontestés, c’est pour dire...
Pourriez-vous rappeler que lorsqu’il est question de l’esclavage, cela ne résume pas uniquement à la traite transatlantique. En effet, dans un souci de vérité historique, il serait bon d’évoquer le rôle des arabo-musulmans dans le cadre de la traite transsaharienne, probablement la plus meurtrière de toutes les traites d’êtres humains. Elle ne pris fin qu’au 20e siècle, ce qui ne veut pas dire que l’esclavage a cessé dans cette région, il suffit de regarder le sort réservé aux arathines, peuple noir réduit en esclavage par les berbères. Les mêmes nord-africains qui dénoncent à juste titre le colonialisme, asservissent encore des êtres humains.
Si vous voulez en savoir plus sur l’esclavage en Afrique voici deux liens exposant des faits historiques non contestés :
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Les propos les plus intéressants sont ceux de Tidiane NDIAYE et de Ibrahima THIOUB, deux intellectuels africains dont l’objectivité n’est pas remise en cause.
Je pourrais continuer longtemps en énumérant des faits historiques méritant au moins une page avant de la tourner. Chaque pays, chaque peuple a ses heures sombres.
Mon propos n’a pas pour objet de dégager la France de sa responsabilité historique.
La colonisation est hautement condamnable dans le sens où au départ elle n’a pour but que l’appropriation de richesses. Je ne vais pas jouer le refrain de ceux qui à l’époque justifiaient la colonisation par un devoir d’assistance aux peuples les plus défavorisés, évoquant au passage comme jules Ferry, la notion de races inférieures.
Les seules choses que je souhaite souligner sont :
Lorsqu’on relate les faits historiques, il faut relater TOUS les faits.
Lorsqu’on écrit l’Histoire ce ne doit jamais être dans le but de servir une idéologie politique comme c’est le cas de l’article que vous proposez. Il faut énoncer des faits, pas des conjectures.
Si on exige des uns un travail de mémoire, il faut être sois-même capable de le faire.
Enfin, il arrive un moment où il faut arrêter de regarder derrière. Ma génération en a assez qu’on tente de la culpabiliser. Chaque fois que je rencontre un allemand, je ne lui parle pas de la shoah.
Depuis environ 60 ans que les anciennes colonies françaises sont indépendantes, qu’ont-elles réalisées par elles-même ? Pas grand-chose ! Alger est une des villes les plus sales du monde et l’Afrique est le continent des dictatures.
En qualité de citoyen français, je ne me sens pas responsable de cette situation.
Les africains ne veulent pas d’ingérence ? Parfait, je suis sûr que les chinois vont faire preuve d’altruisme et s’occuper de leur misère. Pour ma part, je les encourage vivement à garder leurs ressortissants et à s’en occuper eux-même.
60 millions d’habitants en France, c’est déjà bien suffisant au regard de nos propres difficultés.
Vous écrivez :
« Cette idéologie gaucho-colonialiste est a l'origine de tout les problèmes en Afrique et tu le prouve encore ici en pensant que l'arrivée de la médecine moderne a servi l'Afrique, le taux d'enfant par femme en Afrique est le plus haut du monde pourtant il y a plus de chinois que d'africains alors que le taux de natalité par femme est réduit a 1 par le gouvernement, comment t'explique ça ? Parce la natalité se régulait elle même de part les maladies récurrentes africaines aujourd'hui guérissables d'un comprimé, le passage de l'Europe de la médecine obscurantiste a la médecine moderne héritée des arabes s'est faite sur des siècles, en Afrique sur 50 ans, évidemment que ça se casse la gueule, quand une femme africaine avait 8 gosses y'a 200 ans c'est parce qu'a peine la moitié étais sensés survivre ».
Alors là, j’ai vraiment honte pour vous. Vous affirmez que les médecins français auraient dû s’asseoir sur leur serment d’Hippocrate et laisser mourir des milliers de gens alors qu’ils avaient les moyens techniques et intellectuels de leur sauver la vie.
Évidemment, s’ils avaient suivi vos préconisations en leur épargnant les bienfaits de la médecine moderne, vous viendriez aujourd’hui dénoncer la France en l’accusant d’avoir laissé mourir des africains alors qu’elle avait les moyens de les soigner.
Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui des millions d’africains existent et du coup peuvent critiquer la France, parce que leurs ancêtres ont été sauvés par les campagnes de vaccination françaises.
Quant à l’idée que l’occident a hérité des arabes la médecine moderne, c’est vrai mais ça date du moyen-âge. Depuis, les uns projettent d’aller sur Mars, les autres projettent une idéologie mortifère.
Bon, pas de conclusion. De toutes façons, je doute que vous lisiez tout ça.