[…] Les musulmans, comme tous les autres, ont le droit de se constituer en associations pour discuter des affaires qui les intéressent. Là n’est pas la question : ce qui est inquiétant, ce sont les développements économiques, sociaux et politiques sous-jacents à ce projet. S’il s’agit de mettre en place une représentation particulière et privilégiée pour les Français de confession musulmane, on peut se poser la question de ce que l’État demande en contrepartie à ceux qui déposent ces projets. Se sont-ils prononcés par exemple sur certaines questions fondamentales comme l’apostasie ? Les Français ayant renoncé à la confession musulmane, c’est mon cas, sont une communauté aujourd’hui très vulnérable dont les membres militants vivent sous la menace et en semi-clandestinité. Je bénéficie d’ailleurs d’une protection policière. Est-il possible pour l’État d’accepter que cet « islam de France » condamne toujours les apostats à la peine de mort ? […]
On nous parle d’islam de France, ce qui m’horripile, car c’est le premier culte à être qualifié comme tel, puisqu’il n’y a ni christianisme, ni judaïsme « de France ». […]"
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/zineb-el-rhazoui-interview-etat-islam/