Aujourd'hui, hélas, la plupart de ceux qui utilisent antifascisme et antiracisme comme un mantra, sont devenus les meilleurs alliés de la barbarie totalitaire qui monte, soit qu'ils servent la cause islamiste au nom de «l'antisionisme», de la haine du blanc et de celle de la démocratie ; soit qu'ils alimentent la montée de l'extrême-droite à force de violences, menaces, excès et provocations. Et pourquoi se gêneraient-ils, quand cette triste mascarade les protège de tout jugement médiatique? Ce qui interroge ici c'est la menace particulière que ces militants ont choisi de faire peser sur Zineb El Rhazoui. Ring est moins visé par cette agression que ne l'est Zineb El Rhazoui. Celle qui doit être muselée, c'est elle.
Pourquoi?
Parce que Zineb El Rhazoui est un symbole. Une survivante du crime politique le plus marquant de ces dernières années, le massacre de Charlie Hebdo. Or l'objectif de ce crime était clair: rendre impossible la critique de l'Islam en montrant concrètement quelles étaient les conséquences d'un refus de soumission. Deux offensives se déroulent en parallèle, une juridique, à travers l'invention de «l'islamophobie», les pressions visant à rétablir un délit de blasphème ; l'autre terroriste, utilisant la menace de mort pour fermer les bouches avec d'autant plus d'efficacité qu'elle l'a déjà mise à exécution envers nombre de corps intermédiaires et institutionnels (journalistes de Charlie, policiers, prêtre).
Et voilà que cela ne suffit pas? Une femme continue à dénoncer l'inadmissible malgré la mort qui rôde! La plupart des journalistes ont compris le message au point qu'ils ont appris à ne pointer du doigt que la fachosphère, même lorsque les auteurs de crime antisémites se recrutent surtout chez les islamistes. Mais la journaliste de Charlie, elle, n'hésite pas à porter le fer dans la plaie et à dire que l'immunité des islamistes est liée au fait qu'ils s'appuient sur une réalité de la culture arabo-musulmane qui valide une grande partie de leurs présupposés. Le refus de l'égalité des droits, et pas seulement entre l'homme et la femme, mais à raison de la religion, de l'origine…, le rejet du juif, du «kouffar», un rapport de soumission à la religion, etc. C'est à cette réalité-là que Zineb El Rhazoui fait allusion, quand elle dit: «il faut que l'islam se soumette à la critique, qu'il se soumette à l'humour, qu'il se soumette aux lois de la République, qu'il se soumette au droit français. On ne peut pas venir à bout de cette idéologie (l'islamisme) en disant aux gens: l'islam est une religion de paix et d'amour et c'est juste le terrorisme qui est mal.» C'est d'ailleurs bien ce qui lui vaut les foudres des islamistes et le remarquable silence de toutes les institutions musulmanes, CFCM et autres, qui se lèvent d'un bond pour une femme voilée mais n'ont rien à dire quand est menacée de mort une femme libre.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2019/02/18/31003-20190218ARTFIG00150-celine-pina-avec-zineb-el-rhazoui-pour-la-liberte-de-critiquer-l-islam.php