« Je ne veux pas voter pour un mec qui dirige la France comme une entreprise »
Il est bientôt midi, à Grand-Bourgtheroulde, dans l’Eure. La file des électeurs déborde jusque sur le parvis ensoleillé de la salle des fêtes. Campée dans ses Doc Martens, Mélodie Vanesse, autrice indépendante de 33 ans, s’accroche à son vote, « viscéral » : La France insoumise.
Plutôt que le candidat, Jean-Luc Mélenchon, elle choisit, dit-elle, un programme – « l’Assemblée constituante qui redonnerait plus de pouvoir d’agir aux citoyens, pour ne plus donner tout le pouvoir d’un pays a un seul homme », l’écologie. Elle vote aussi contre Emmanuel Macron.
Si c’est Macron-Le Pen au second tour ? Cette fois, elle n’y « retournera pas » : « Je ne veux pas voter pour un mec qui dirige la France comme un gestionnaire d’entreprise en étant conseillé par des cabinets de conseil, un mec qui représente le capitalisme a outrance, le mépris des gens. »
Mariée à une femme avec qui elle a une petite fille de 3 ans et demi, elle n’envisage pas qu’une candidate des extrêmes pourrait vouloir destituer les personnes LGBT+ de certains droits : « On est mariées et on a fait une adoption plénière. Ce serait anticonstitutionnel je pense. »
Mélodie a l’impression que son candidat a une chance de se qualifier, mais elle en veut beaucoup aux sondages et à un certain média télévisé, qui selon elle « hystérisent » le débat et influencent le vote au dernier moment, privant « de voter sereinement en son âme et conscience ».
Il est midi, le maire annonce le taux de participation intermédiaire dans sa commune : 34,94 %.
Il faut donner l'adresse à Melodie