Qui est Frank McCourt, le futur propriétaire de l'OM ?
Margarita Louis-Dreyfus a officialisé ce lundi le nom de son très probable successeur aux commandes de l'OM : celui de Frank McCourt, un homme d'affaires américain, déjà connu aux Etats-Unis pour ses égarements financiers et ses frasques conjugales.
Un homme d'affaires auteur d'une vente record
Vu de France, à près de 10 000 km des belles avenues de Los Angeles où il habite, Frank McCourt a tout de l’entrepreneur américain aux dents blanches et au compte en banque bien fourni. Le dernier fait d’armes de ce promoteur immobilier, qui a commencé en louant des parkings dans sa ville natale de Boston, l’a en effet vu entrer dans les annales du baseball - et du sport professionnel en général - avec la vente la plus chère de toute son histoire : celle de la célèbre franchise des Dodgers, en mars 2012, pour plus de deux milliards de dollars au consortium Guggenheim Baseball Management. Egalement propriétaire du Marathon de Los Angeles et copropriétaire du Global Champions Tour (une compétition internationale de sauts d’obstacles), Mc Court avait acheté l’équipe en janvier 2004 pour 430 millions de dollars.
... qui succédait à une faillite et un échec sportif
D’un point de vue strictement comptable, le probable nouveau patron de l’OM affiche donc un bilan plutôt rassurant, le genre qui pourrait plaire aux supporters marseillais. Sauf que cette vente record et ces deux milliards de dollars ne disent rien de l’état dans lequel cet homme d’affaires de 63 ans a laissé la franchise californienne en partant, exsangue et affaiblie après huit ans d’un règne très discuté.
Petit-fils d’un des propriétaires des Braves de Boston, McCourt n’a ainsi pas hésité à allègrement mêler vie publique et vie professionnelle, ayant nommé d’autorité son épouse Jamie présidente du club. Les errements de son couple, ainsi que son luxueux train de vie, ont été partie prenante de sa gestion des Dodgers : le promoteur américain aurait ainsi détourné plusieurs millions de dollars des comptes du club via divers montages financiers, que ce soit pour assumer un train de vie de pacha (voir par ailleurs) ou éponger le coût de son divorce faramineux.
Un prix de deuxième plus mauvais propriétaire
Des pratiques qui n’ont eu de cesse de l’éloigner des supporters des Dodgers, incrédules face à certains choix sportifs (comme celui de payer rubis sur ongle un médium russe censé envoyer à distance de bonnes ondes à l’équipe), et qui ont conduit en mars 2011 la Ligue de baseball à nommer un commissaire indépendant chargé de surveiller les comptes de l’équipe. Selon plusieurs rapports, les fonds de la Dream Foundation, l’organisme caritatif des Dodgers dirigé par un ami proche et conseiller juridique de Mc Court, auraient également servi de réserves personnelles au couple McCourt.
En juin 2012, le couple McCourt, en plein divorce, a donc décidé de déclarer le club en faillite avant de réaliser la vente du siècle. Pour ESPN, il reste le deuxième plus mauvais propriétaire dans toute l’histoire de la Ligue de baseball. Le journaliste du Guardian Andrew Grumbel se montre tout aussi laconique dans son analyse : «Le règne de débauche des McCourt à Los Angeles reste pour l’heure sans égal». Dernière précision : sous sa baguette, les Dodgers n’ont jamais rien gagné…