Dans une certaine mesure, le voyage de dimanche du ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukry en Israël a mis fin à l’ère secrète. Le monde a désormais le droit de savoir quand un dirigeant égyptien ou israélien rend visite à son homologue dans le cadre de cette alliance.
Et ce sont les Egyptiens qui ont décidé qu’il était temps de faire connaître cette amitié, de mettre fin à l’intrigue, et de reconnaitre que l’Egypte et Israël sont des partenaires stratégiques dans une relation politique et militaire unique pour défendre leurs frontières.
Choukri a même été photographié en train de regarder la finale de l’Euro de football 2016 avec Netanyahu. Et à Jérusalem, qui plus est.
Cette alliance inclut également d’autres partenaires. La Jordanie en fait partie, et, selon les médias étrangers, l’Arabie Saoudite également, bien que Ryad n’entretienne pas de relations diplomatiques avec Israël. Le directeur général du ministre des Affaires étrangères israélien est récemment monté sur scène aux Etats-Unis avec un ex-général saoudien. Tout comme l’ancien conseiller de sécurité nationale de Netanyahu Yaakov Amidror, avec le prince Turki bin Faisal.
La décision de cette année du gouvernement égyptien de restituer les îles de Tiran et Sanafir aux Saoudiens, en échange d’assurances écrites de Ryad qu’il respectera les droits d’Israël à un passage libre dans le détroit de Tiran, est un exemple frappant de cette nouvelle interaction, mais certainement pas le seul.
Pour l’Egypte, la bataille en cours contre les cellules de l’État islamique dans la péninsule du Sinaï a transformé Israël en partenaire essentiel du Caire dans la guerre contre le terrorisme djihadiste. Cela était évident puisque Israël permettait aux Egyptiens d’envoyer davantage de troupes dans le Sinaï, allant à l’encontre des conditions écrites de l’accord de paix de 1979.
Alors que pour d’autres Etats sunnites, la guerre contre l’extrémisme sunnite est devenu le pilier central des intérêts communs avec Israël, pour Ryad, c’est la menace de l’Iran chiite qui a transformé les relations avec l’Etat juif en partenariat.
La décision du Caire d’envoyer son ministre égyptien des Affaires étrangères à Jérusalem était non seulement destinée à coordonner les efforts de sécurité, qui continueraient avec ou sans visites officielles comme cela s’est fait au cours des neuf dernières années. La visite de Choukri, et une réunion prévue dans un avenir proche entre Netanyahu et Sissi, mettent en évidence la volonté de l’Egypte de redevenir une puissance régionale.
Sissi, ainsi que le roi Abdallah de Jordanie et le roi d’Arabie Saoudite Salman, considèrent la crise en Cisjordanie et à Gaza comme des précurseurs dangereux à davantage d’instabilité régionale.
Cela a conduit le trio à considérer qu’il leur est important d’avoir un rôle dans le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Ils croient que les négociations entre Jérusalem et Ramallah vont affaiblir le Hamas et renforcer l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Ainsi, non seulement l’Egypte et la Jordanie ont montré une certaine hostilité envers le Hamas et Gaza, mais récemment, l’Arabie Saoudite, a aussi exprimé des critiques officielles contre le groupe terroriste.
Le prince Turki a déclaré ce week-end lors d’une conférence à Paris que le Hamas et le Jihad islamique sont devenus des organisations qui servent l’Iran. Le Hamas n’a pas tardé à nier les allégations.
extrait de http://fr.timesofisrael.com/et-ensuite- ... rquoi-pas/