dites vous bien une chose, la guerre qui est en train de faire de la Syrie (et de l'Irak) un champ de ruine , n' a pas pour origine de simples manifestations de rue contre un regime autoritaire .Cette guerre a été pensée, réfléchie et organisée depuis des années .
Au minimum depuis 2003, depuis l'invasion de l'Irak par les américains . Mais on peut aussi remonter jusqu'au plus fort de la guerre du Liban, l'invasion du Liban par l'armée de Sharon, en 1982 . Et ces guerres, qui ont pour objectif de remodeler totalement le Moyen Orient ont été théorisée dans le fameux plan Yinon proche-orient/plan-yinon-t111526.html
Il y a 40 ans, nous avions Israel, allié des américains, en guerre contre la totalité des des pays arabes et qui cherchait des alliés en périphérie de ces états arabes: avec la Turquie, l'Iran du Shah, l'Ethiopie, ect.......
Aujourd'hui , la donne géostratégique à changé et nous avons 2 axes antagonistes:
- l'alliance atlantico-sioniste associée aux dictatures sunnites du Moyen Orient
- l'alliance chiite+ baassistes (Bachar et Cie.......) associée aux russes -
La dessus la Turquie joue un double ou triple jeu : elle fait toujours partie de l'Otan et est majoritairement sunnite. Mais contrairement aux atlantico sionistes , elle est viscéralement anti kurdes et ses relations avec Daesh sont ambigues . Mais elle vient de rétablir ses relations avec Israel. .....donc la Turquie est contre l'axe russo chiïte .
Quand on regarde, ce qu'il s'est passé avec le bombardier russe, qui n'a frolé que pendant quelques secondes ou minutes l'espace aérien turc, des observateurs militaires pensent que seuls les américains ont pu localiser le bombardier russe et avertir en instantané les turcs qui étaient sur les starting- blocks . Dans cette affaire, les turcs auraient été les opérateurs des américains, l'opération ayant pour but de signifier à Poutine, les bornes à ne pas franchir.
Et aujourd'hui Erdogan essaye de faire passer cela auprès des russes, comme un incident militaire indépendant de sa diplomatie.
On pourrait imaginer que les attentats qui secouent la Turquie sont des avertissements téléguidés de l'étranger . Toujours est-il qu'Erdogan se sentant fragilisé de l'intérieur joue la carte de l'apaisement et des alliances dans ses relations extérieures.