1914-1918 : la France sort appauvrie d'un conflit absurde. Elle y a perdu la majeure partie de ses ouvriers, de ses cultivateurs, de ses enseignants : 1 400 000 morts.
Les villes du nord ne sont pas toutes reconstruites, l'activité industrielle n'a pas progressé. Les ouvriers connaissent le chômage et la misère est grande.
Les patrons sont tout-puissants, la durée du travail hebdomadaire dépend de leur bon vouloir.
Ils forment le "mur d'argent", les "deux cent familles" solidement unis, ils refusent toutes revendications.
Les ligues factieuses ("croix de feu" et "camelots du roi") profitent de la situation en accusant les étrangers. Les "jeunesses patriotes" ne cachent pas leur admiration pour Mussolini et Hitler. Léon Blum est traité de "juif allemand".
Charles Maurras *** provocation pochaine vous irez vous détendre ailleurs un certain temps. S ***, ose écrire : "C'est un homme à fusiller, mais dans le dos."
Pourtant en 1936, le Front populaire compte 370 élus, ses adversaires 222. Le mouvement d'occupation des usines commence le 26 mai. Des centaines de milliers de travailleurs font la grève "sur le tas". En juin le nombre de grèves atteint : 12 142 dont 10 000 avec occupation, 1 830 000 grévistes.
Les patrons prennent peur, comprenant que la volonté des ouvriers est inflexible.
Léon Blum réunit les représentants du patronat et du monde syndicaliste ouvrier à l'Hôtel Matignon :
- le relèvement des salaires est imposé : 15% pour les bas salaires, 7% pour les autres ;
- le droit syndical est reconnu ;
- aucune sanction pour fait de grève ne sera prise ;
- un délégué syndical est accepté pour les entreprises de plus de 10 ouvriers ;
- la semaine effective de 40 h (mesure prise en 1919 mais jamais appliquée) ;
- le droit des travailleurs aux loisirs est reconnu ;
- les congés payés sont adoptés ;
- "l'office du blé" devient un service public ;
- les usines de guerre sont nationalisées.
Avec la loi des 40h mise en pratique, un double effet immédiat se produisit : l'affirmation du droit des travailleurs aux loisirs, la diminution du chômage par l'absorption d' 1/3 des ouvriers sans travail.
571 députés votent pour, 5 contre. En quelques semaines, la France a réalisé dans le domaine social un bond en avant qui la classe en tête des pays industriels.