Après les femmes battues par leurs maris (comme en Arabie et autres pays musulmans où c'est légal), les marocaines qui se retrouvent filles mères à cause de viol ou autres sont discriminées en toute légalité.
En plus de la discrimination légale, ces mères sont mises à l’index socialement. La vice-présidente de 100% Mamans explique que certaines personnes leur offrent un abri, mais que, souvent, c’est pour les exploiter, y compris sexuellement. Et que, parfois, il s’agit de familles qui leur demandent en échange de leur céder leur enfant.
Au Maroc, il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de mères célibataires ou d’enfants abandonnés. Les chiffres disponibles sont peu réalistes, car il y a beaucoup de trafic d’enfants et d’adoptions informelles, assure Trichot. Insaf, une association marocaine, rapporte qu’entre 2003 et 2009 30.000 bébés ont été signalés comme étant nés hors mariage. Or, pendant cette période, 210.434 jeunes femmes ont été stigmatisées parce qu’elles étaient enceintes et non mariées. Un tiers d’entre elles avaient entre 15 et 20 ans.
Pour l’éducateur Mustafa el Maarauf, beaucoup de ces jeunes femmes sont considérées comme des prostituées et n’ont d’autre choix que de le devenir: «Le problème ne se résoudra pas tant que l’État fermera les yeux et le laissera entre les mains de quelques organisations humanitaires.»
http://www.slate.fr/story/118173/maroc- ... xtor=RSS-2