L’Autriche adopte un « état d’urgence » migratoire.
Plusieurs freins au droit d’asile
Désormais, les réfugiés syriens, afghans ou irakiens auront un permis de séjour limité dans le temps. Au bout de trois ans, la situation dans leur pays d’origine sera examinée. Si la guerre y est finie, ils devront rentrer chez eux.
Ils auront également plus de difficultés à faire valoir leurs droits à une vie maritale. Un frein drastique est mis aux conditions du regroupement familial, notamment pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire.
Cette mesure vise spécifiquement à décourager les jeunes hommes afghans, qui ont été les plus nombreux parmi les 90 000 requérants à l’asile en Autriche (8,5 millions d’habitants) pour l’année 2015.
Anticipant une possible arrivée massive l’été prochain de réfugiés en provenance d’Italie, Vienne veut enfin pouvoir mettre en place un régime d’exception, valable deux ans, afin de refouler les migrants à ses frontières, si son administration se juge dépassée.
Les réfugiés, même de nationalité syrienne ou irakienne, devront alors prouver dans le pays par lequel ils sont arrivés en Autriche qu’ils sont persécutés. C’est cette dernière disposition qui choque le plus, car elle est très clairement destinée à faire pression sur l’Italie, accusée par Vienne de ne pas contrôler efficacement ses frontières extérieures, et surtout, de laisser beaucoup de migrants continuer leur route vers le nord sans les enregistrer.
La police a également détaillé, mardi 26 avril, les mesures adoptées pour instaurer des contrôles au col du Brenner, un point de passage névralgique des échanges ferroviaires et routiers entre le nord et le sud du continent.
Une barrière de 370 mètres y sera installée. Le trafic routier sera entravé. Les trains s’arrêteront à la frontière, afin de permettre aux forces de l'ordre de réclamer des pièces d'identité.
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html