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Elles ont vécu le pire entre les mains de Daech. Ce voyage vers l’Allemagne est une renaissance physique et psychologique.
Les hommes ont été assassinés
L’Etat islamique a fait de l’esclavage sexuel une institution, un outil de recrutement et une stratégie de propagande
Toutes ont été parquées pendant des mois dans des immeubles insalubres, sans fenêtres. A Mossoul, certaines se sont entassées dans le salon de mariage du Galaxy, un palace datant de l’ère de Saddam Hussein ; d’autres, à l’intérieur du ministère de la Jeunesse.
Leïla, elle, a eu droit à la prison crasseuse de Badush, comme des centaines de femmes, parfois accompagnées de leurs enfants aux yeux gonflés de larmes. Là-bas, l’air était irrespirable, le vacarme infernal. « Au bout de plusieurs heures, des soldats sont arrivés pour nous dire que nous étions désormais leurs “sabayas”, leurs esclaves. »
Celles qui protestent sont tabassées, traînées par les cheveux, emmenées on ne sait où. On demande aux autres leurs nom, prénom, âge, ville d’origine. Elles doivent dire si elles sont mariées, si elles ont des enfants, et donner la date de leurs dernières menstruations.
« Celles qui ne sont pas vierges, il faut auparavant s’assurer que la matrice est vide », répètent les hommes. L’Etat islamique a fait de l’esclavage sexuel une institution, un outil de recrutement et une stratégie de propagande. Jusqu’à codifier et développer une bureaucratie détaillée, incluant des contrats de vente notariés par leurs tribunaux avec des prix qui vont de 35 à 138 euros, en fonction de l’âge. Les petites flles de 9 et 10 ans sont les plus recherchées.
« Il est possible de chevaucher l’esclave impubère si elle est valable. Si elle n’est pas valable, son maître peut se contenter de jouir d’elle sans la chevaucher », lit-on dans un document « officiel » récupéré.
Sur le territoire de Daech, les écoles primaires et les bâtiments municipaux de Tal Afar, de Tikrit et de Sinjar accueillent des marchés géants de femmes asservies, parfois pieds et mains liés. Elles sont exposées comme du bétail, puis vendues. L’une nous jure avoir été monnayée onze fois !
Leïla, elle, est restée vingt-cinq jours à Badush avant de trouver acquéreur. Elle raconte le dernier, un Libyen. La quarantaine, odieux, infect, perfide. Il ne lui parle jamais. De lui, elle entendra seulement des insultes, des menaces et des râles… Car il la viole jour et nuit, bestialement, la torture, l’offre en cadeau à des camarades de combat. Ce qui l’excite le plus ? Attacher la jeune fille sur une chaise, la bâillonner, lui brûler les mains avec de la cire chaude en lui murmurant : « Tu es encore plus belle lorsque tu pleures. »
Songe-t-il à d’éventuels descendants ? Il la convertit de force à l’islam. Zina, 8 ans, n’en fnit pas de regarder l’horizon à travers le hublot. La petite soeur de Leïla a elle aussi été prisonnière de Daech, élève d’une école coranique. Jamais elle n’aurait imaginé « toucher le ciel et les anges ».