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Jamais Bassens n'a palpité pour le con de Mireille. Je connais l'histoire de Brassens mieux que toi.
Il s'agirait plutôt de Nadine de Rothschild qui était à l'époque présentatrice à l'Olympia. C'est ce qui est souligné par l'intéressée elle-même dans tous les médias. GB était tombé amoureux d'une opportuniste... on ne choisit pas parfois !
C'est pas la peine de l'écrire en si gros.
Oui, je crois comprendre : il y a une concurrence des mémoires, surtout des mémoires qui s'éveillent rétrospectivement pour raviver ce qu'elles ont complètement oublié.
Il y a eu aussi des bagarres sur la Destinaire de , de Brel (aux dernières nouvelles, Suzanne Gabriello tient toujours la corde mais on ne désespère pas qu'une autre ne se souvienne tout à coup de ses amours anciennes). Et je ne vous raconte pas la littérature concernant la sonate de Beethoven dédiée à "l'immortelle bien-aimée" (ou quelque chose comme ça). Je ne vous raconte pas le pedigree des 14 candidates, on y serait encore demain.
Il y a une ambiguité, dans ce genre de sujets, dont Proust est un bon exemple. De son vivant, il se faisait reprocher par ses proies de les avoir collées dans son bouquin. Ils avaient peur qu'on les reconnaisse, qu'on se fasse une mauvaise image d'eux vu ce qu'il en racontait, etc. En revanche, une fois que Proust était mort, enterré et célébré, tout le monde se bousculait au portillon pour dire : Françoise, ou Swann, ou la Guermantes, ou Norpois, ou Charlus, c'est moi.
Et ils se souvenaient tout à coup de tas de trucs qu'ils avaient oubliés. Pouvoir magique de la madeleine proustienne, à n'en pas douter.
Quand il était encore en état de répondre, Proust expliquait à ces gens que ce qu'il racontait dans son livre, c'était eux et aussi pas eux. Que Guermantes, c'est un peu la Comtesse Greffuhle, mais pas seulement. Que la sonate de Vinteuil, c'est peut-être du César Frank ou peut-être du Fauré, mais pas seulement.
Et des jolies fleurs qui font la belle et qui vous attachent, Brassens a dû en voir quelques unes. Si Nadine a payé pour les autres, il ne faut pas non plus qu'elle s'approprie.
Pour le fond, je suis d'accord : on peut être Juive et être une salope. Je ne suis pas sûr que cela nous fasse progresser en rien, mais si ça fait plaisir de le dire, je confirme la proposition.